Après deux passages en tant que photographe de groupe sur les éditions précédentes (Junon et Yarotz), je ne pouvais résister à l’affiche du Betizfest 2024 comprenant des groupes tels que Birds In Row, Hatebreed ou encore Brutus. Le tout dans une atmosphère très familiale entretenue par les bénévoles, et l’asso elle-même derrière ce festival. D’ailleurs, l’ambiance est tellement chill qu’il n’est pas rare de voir les artistes sortir des backstages pour faire des photos avec leurs fans. Adorable, on vous dit. Cette année, le Betzfest décale son apparition, passant ainsi de l’habituel mois d’avril au mois de juin. Un repositionnement calendaire bénéfique pour l’organisationnel puisqu’il est plus facile de capter des groupes en tournée en Europe en juin qu’en avril.
Counterparts
En ce premier jour et avec une arrivée tardive (le boulot, la daronie, TMTC), je déboule sur le set des canadiens de Counterparts, qui décident de réveiller une foule encore un peu timide. La faute à un premier jour / soir mais c’est bien au fil des morceaux que le groupe finit par secouer un public (un poil) apathique. C’est d’ailleurs sous les encouragements du frontman que l’effet Betizfest va se mettre en place avec… des pogos ! « Nice ! » OUF ! L’honneur est sauf. le lightshow est direct et carré, on n’est pas venus pour trier les lentilles des Hauts de France. Une belle mise en jambe pour réveiller les gens qui sortent du taff. 😀
Hatebreed
Si on sentait un public timide sur Counterparts, on sent que la tête d’affiche de ce soir est attendue. Le public démarre au quart de tour chauffé par un Jamey Jasta bien vénère. On imagine que les boissons sucrées américaines coulent dans ses veines expliquant cette énergie scénique. En tout cas, le groupe ne s’économise pas et pousse les festivaliers à pivoter comme il se doit (mecs de la sécurité compris). J’ai forcément une petite pensée pour le Hellfest 2023 où les mecs jouaient en Main Stage devant whatmille personnes très très chaudes et là, les festivaliers ont le plaisir d’assister à ce concert… à Cambrai. Ceci étant dit, on sent bien que le public était venu chercher sa dose de décibels sur Hatebreed qui nous gratifiera même d’une balle géante, la fameuse « Ball Of Death ». Ça s’amuse bien dans le métal quand même.
Ingested
Si j’avoue être rincé par une semaine de taff et un début de concert à minuit, je suis resté un poil voir Ingested délivrer son deathcore. Le trio se révèle plus intéressant visuellement pour moi, en photo, qu’en musique. Logique, ce n’est pas mon registre premier mais je ne peux nier la maitrise scénique du trio et même leur maitrise marketing post-concert puisque c’est en les tagguant sur Instagram que je recevrai un message auto où l’on m’offre une remise de – 15% sur l’ensemble de leur merch. Habile !
Second jour de festival
Downset
J’attaque ce second jour avec les vieux de la vieille, Downset venu en mode énervé. Faut rentabiliser le bilan carbone LA – Cambrai pour le combo de rap métal. Et le festival se remplit déjà malgré le beau temps extérieur et si la veille, j’entendais particulièrement parler du groupe et même si certains doutaient d’un set de 45 mn, nous aurons eu droit au final à un set de 42 mn !
Mars Red Sky
Les belges viennent livrer leur stoner devant un public attentif. Un peu trop, peut-être ?
J’avoue être un peu resté en dedans de par le registre et le fait que Downset soit passé avant en mode boulet de canon juste avant. Mais le set aura été sérieux et appliqué, les amateurs de stoner se sont apparemment régalés ainsi que, disons-le, les amateurs de blague puisque les mecs n’hésitent pas à parler de Cambrai comme le sud de la Belgique et s’étonne que tout se fasse en intérieur alors qu’on leur avait dit que rock in bourlon c’était en plein air ! Des blagueurs ces belges, on vous dit !
Birds In Row
Est-ce que le trio français était venus en mode branlée totale ? Bah oui, hein. BIR et branlée dans la même phrase, c’est user de pléonasme ! Difficile de ne pas headbanger dans le pit photo tant les morceaux s’enchaînent avec cette fougue habituelle. Tout est toujours aussi maîtrisé et je me félicite de les voir pour la 3e fois sur la tournée d’un Gris Klein toujours aussi jouissif. Le groupe provoquera bien évidemment pogo et slams devant un public qui en redemande, atomisé par la puissance du trio. Mon Dieu ! Que j’aime ce groupe !
Stoned Jesus
On est ici dans un registre Stoner plus énervé que Mars Red Sky donc un peu plus ma came et une capacité emporter le public supérieur il faut l’avouer. Un festivalier lâchera même un « putain » en fin de concert et qui analyse finement la prestation et le ressenti des festivaliers devant le trio ukrainien. Preuve que le stoner est toujours aussi protéiforme, ici, servi par une prestation scénique qui était très cool.
Brutus
Enfin ! Après avoir loupé le trio belge un nombre incalculable de fois, je vais enfin cocher ce nom sur ma liste. Et quelle claque, la voix de Stéphanie durant les balances annoncent déjà le ton. La maîtrise vocale est impressionnante, le jeu de batterie dantesque. Comment fait-elle sera l’éternelle question. En tout cas, le public ne s’y trompe pas, on sent que la tête d’affiche était attendue et les fans ont répondu présents et auront eu le privilège de voir cette prestation dans des conditions de rêve (je ne savais pas qu’à la fin du mois, je reverrai pas ou ne reverrai pas le groupe au Hellfest tant la scène de la Valley sera remplie de monde). En tout cas, ce soir, le trio déroule ses titres avec une application un poil scolaire à mon goût mais je chipote, je chipote !
En résumé, le Betizfest s’impose à nouveau comme ce festival qu’on kiffe faire. Parce que c’est pas cher, parce que c’est bon enfant, parce que c’est bienveillant, parce que c’est géré par des bénévoles engagés depuis des années. Cela fait clairement partie de ces festivals que je ne cesse de recommander tant on ressort avec le sourire aux lèvres de cette bonne ambiance, de cette bonne musique..