FRANK CARTER ★ Bruxelles

De passage avec une nouvelle tournée, Frank Carter et ses Rattlesnakes nous avaient donné rendez-vous dans la capitale belge avec une salle plutôt méconnue pour les frontaliers, la Madeleine. 1h20 de route plus tard, nous voici dans ce lieu à deux pas de la Grand Place avec sa scène atypique, cernée de deux grands escaliers.

C’est Mimi Barks qui ouvre pour le furieux rouquin et clairement, on adhère ou pas à l’univers de l’artiste, j’avoue avoir été quelque peu décroché, trop posé, trop surjoué pour moi. Mais l’artiste aura eu le mérite de se donner sans compter avec une voix bien rauque sur des rythmes électro rock. Une opération d’autant plus complexe quand on est que deux sur scène avec un public relativement insensible et pour cela, chapeau bas.

Ce soir, ce n’est pas la première fois que j’emmène quelqu’un découvrir Frank et sa troupe sur scène. En amont, j’assure toujours de la même chose, à savoir de l’énergie, de l’aspect positif des concerts, de la générosité des musiciens. Et ce soir, Frank ne me fera pas plus mentir. Le concert commence pied au plancher avec « My Town » et « Rat Race », parfaits pour se mettre à sautiller sur place dès les premiers accords. En cela, on connait la générosité musicale de la formation, les albums s’enchaînent vite, les tournées tout autant, et clairement Frank et Dean Carter ne retiennent pas les coups !

Un uppercut musical par là, « Bang Bang », un crochet de hit par ci « Go Get A Tattoo », et voilà la salle dans les cordes à travailler son cardio sur « Kitty Sucker » et « Wild Flowers ». Le frontman n’ayant pas oublié dès les débuts de taper un poirier sur les épaules mêmes du public. Mais les serpents à sonnette ne sont pas que du rock de durs tatoués, c’est aussi des titres plus lents comme « Love Games », l’occasion de faire parler son âme de bad boy au cœur tendre, de tomber les t-shirts trempés pour mettre en avant ses atouts encrés de partout.

D’ailleurs, Frank a toujours cette générosité d’attention, attention aux spectateurs, n’hésitant pas à virer les bourrins de la salle, attention à la condition féminine, n’hésitant pas à organiser les pogos 100% féminin, attention aux « petites mains », n’hésitant pas à remercier l’ensemble des personnes impliquées dans le concert, de ses musiciens à l’équipe de la salle, attention à sa fille, n’hésitant pas à l’appeler en FaceTime pour lui chanter le titre « Lullaby ». Personne n’est oublié et ça fait toujours plaisir à voir. Il assurera même le SAV en fin de concert en allant poser avec une partie des fans restés dans la salle.

Et de générosité musicale, le groupe n’en manque vraiment pas en interprétant le titre « The Drugs » et « Paradise » sur son rappel, titres sans album officiel à ce jour mais qui préfigurent, déjà, très probablement du prochain opus. On regrettera peut-être le manque de certains titres plus rentre-dedans du groupe (« Juggernaut » ou encore le mythique « I Hate You »), comme si cette générosité globale était atténuée par une tranquillité d’esprit poussant la clique à chercher la virile étreinte amicale plutôt que la bagarre qui aura forgé la première partie de sa carrière… Mais on pinaille, on pinaille car, comme toujours, on repart avec le sourire aux lèvres et la sensation d’une très bonne soirée passée.

J’en profite pour remercier Romain de l’Agence Singularités and Bethany from AWAL pour cette date. 🖤