Brakes – Touchdown

Touchdown‘ s’ouvre sur ce qui est peut être la meilleure chanson de Brakes : ‘Two shocks‘ est un long crescendo porté par une basse sautillante, paroles intelligentes en prime, qui laisse doucement place à une folie furieuse de guitares noisy et basse saturées. La seule solution valable avec un final comme celui-ci est de monter le volume à fond, de jouer de l’air guitar et hurler les paroles.

Il faut dire que sur ce troisième album, Brakes ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’agit de rocker as loud as possible. Le single ‘Hey Hey‘ semble n’exister que pour son riff aussi puissant que jouissif alors que ‘Red Rags‘ est une impressionnante démonstration d’impressionnisme rock qui semble sortir du ‘Bossanova‘ des Pixies. Le groupe a gagné en maturité et en cohérence. ‘Touchdown‘ sonne bien plus travaillé que ses deux grands frères, on a ici un vrai disque qui s’écoute d’une traite et non le best-of de leurs meilleurs nouveaux titres. L’ombre des Pixies plane toujours sur le single ‘Don’t take me to space‘ tout comme sur l’excellent ‘Crush on you‘, répétitif aux premiers abords mais épiphanique sur le long terme dans sa manière de proposer un riff toujours subtilement plus lourd. Les guitares de Thomas White frappent mais savent aussi se montrer délicates sur les morceaux les plus pop ‘Worry about it later‘, single en puissance ou sur l’excellent ‘Ancient mysteries‘ sur lequel sa guitare fait de petits miracles.
Brakes manie des mélodies faciles voire simplistes mais fait mouche à chaque fois, dans le léger (‘Do you feel the same‘), le lourd (‘Hey, hey‘) ou les deux (l’irrésistible ‘Why tell the truth when it’s easier to lie‘). Avec ‘Two shocks‘, l’autre très grande démonstration de Brakes s’appelle ‘Oh ! Forever‘ qui invoque le meilleur de The Jesus & Mary Chain, chanson qui joue encore une fois sur un crescendo maîtrisé.

Même si ‘Touchdown‘ est un album excessivement varié, Brakes parvient à maintenir une cohérence et cultive sa différence (en gros un son américain à l’accent anglais) tout au long de cet excellent troisième album qui n’a probablement pas de singles aussi fort que les perles passées mais montre une monstrueuse personnalité qui s’affirme autant qu’elle s’affine à chaque disque.