Pearl Jam – Backspacer

Pearl Jam en 2009, tout un concept et pourtant il va falloir admettre que les vétérans grunge (en même temps, comme on l’écrit à chaque fois qu’un groupe soi-disant grunge sort un disque, le grunge n’est qu’un nom à la con trouvé pour faire vendre, franchement Alice in Chains n’a rien à voir avec Screaming Trees qui n’ont rien à voir avec Nirvana ou Lemonheads…) auraient plutôt tendance à se bonifier au fur et à mesure qu’Eddie Vedder n’a plus rien de probant à exorciser. En effet, en écoutant ‘Backspacer‘, on se dit qu’ils sont loin les putrides ‘Alive‘, ‘Even Flow‘ etc et leurs confessions de mec qui souffre. La musique du groupe s’éloigne de plus en plus de ces power balades toutes en digressions lyriques qui franchement sonnaient déjà à l’époque très plouc, que personne n’écoute aujourd’hui et les ricains vont vers moins d’emphase et plus de simplicité pour arriver à jouer assez serrée un rock souvent nerveux, mélodique et accrocheur. ‘Backspacer‘ n’évite pas quelques oeillades au, hum, glorieux passé, le correct ‘Got some’ recycle le crescendo de ‘Rearviewmirror‘ et ‘Unthought known‘ penche dangereusement vers ce qui est évoqué plus haut. Cela plus quelques balades assez moches (‘Speed of sound‘ en tête, ‘Just breathe‘ n’égalent jamais ‘Betterman‘, probable meilleure chanson lente du groupe). Cependant Pearl Jam se montre bien plus convaincant sur les morceaux rock un peu bébêtes comme ‘Gonna see my friend‘, ‘Johnny guitar‘, le single ‘The Fixer‘ ou les morceaux plus nuancés comme ‘Amongst the Waves‘ ou ‘Force of nature‘ prouvent que l’option classic rock opté par le groupe est la bonne. C’est dans la simplicité brute qu’on apprécie le groupe de Seattle, son charme un peu rustique, son côté petits plaisirs de la vie à la « on a envie d’aller se descendre quelques bières entre potes en refaisant le monde», à ce titre, ‘Amongst the waves‘ l’emporte haut la main et finalement c’est ce sentiment qui prédomine sur ce ‘Backspacer‘, bon petit disque sans autre grande ambition que de faire du Pearl Jam, qu’on ne réécoutera probablement que très peu, mais toujours avec un petit sourire en coin.