Admiral’s Arms – Stories Are Told

Il y a quelques semaines, quand j’ai lu la chro’ de ‘Stories Are Told‘ chez les confrères de [url=http://www.metalorgie.com/metal/]Metalorgie[url], j’ai été gêné pour deux raisons : a) j’étais en retard pour écrire mon papier et b) voir Admiral’s Arms dans la rubrique ‘découverte’ du webzine, aux côtés de formations cheaps du dimanche humant le pâté de campagne (même si, comme dirait Didier Super, ‘Y’en a des biens‘), ce n’est pas très folichon. Parce qu’après un premier EP au son encore plus lourd que toutes les prods de Stéphane Buriez réunies, une visibilité certaine en France (et à l’étranger) et même une participation au Vans Warped Tour, Hendrick, Matt, Jamie, Gary et Mous (un groupe français sans prénoms français… on va en parler à Rico Besson) n’ont rien d’un groupe embourbé dans l’amateurisme dégueulasse. Pour succéder à ‘Cords & Colts‘, on s’attendait donc à une galette über-accrocheuse au traitement sonore impeccable… Eh bien non, tout faux, enculé !

Avec un line-up 2.0 (seuls le chanteur et le bassiste officiaient sur ‘Cords & Colts‘), Admiral’s Arms is back dans les bacs avec un second EP aux antipodes du premier : point de son énorme, point de précision chirurgicale, point de hurlements bestiaux, point de riffs virevoltants. ‘Stories Are Told‘ marque un second départ dans la carrière du groupe. La musique des parisiens est désormais crade, grasse, directe et approximative (les envolées vocales sont à la limite de la rupture), plus proche du punk/post-hardcore ‘ricain que du MySpace-core dégoulinant de figures de style putassières. Bon, OK, y’a quand même le Mur-de-Berlin-like Oli Sykes (Bring Me The Horizon) en featuring sur ‘Dawn Of The New Age‘, mais ce dernier pousse la chansonnette comme sur ‘Chelsea Smile‘ -le seul bon titre des anglais-, donc on pardonne.
Une musique salasse, donc. Une musique salasse qui n’a pas besoin de turbo-traitement sonore pour paraitre massive. Quelques martèlements de cordes, plutôt ‘simplistes’, font leur gros effet, tout comme les notes aiguës qui rappellent un metal plus traditionnel (la fin de ‘The Path (Demo)‘, le tapping de la très réussie ‘Thirteen Out of Tune Trumpets‘…) ; l’aspect boueux de la prod’ accentue le sentiment d’urgence présent sur ce 5 titres — The Dillinger Escape Plan n’est pas très loin. Qui dit boueux ne dit pas forcément lymphatique, puisque la grande majorité des mesures de ce skeud mettent les cervicales à rude épreuve. La hargneuse ‘Scissors‘ et ses riffs tranchants sont là pour en témoigner.

Admiral’s Arms n’est pas une découverte… mais on les re-découvre. On quitte un groupe froid et propret pour une bande teigneuse, écorchée vive, fleurant bon le whisky tiède et le scrotum humide. On a vu pire comme évolution.