The Strokes – Angles

Le truc bien avec Angles, c’est qu’avec toutes ces histoires de drames internes, de 5 ans d’attente, de mythe se bâtissant sur le silence discographique du groupe, d’albums solos frustrants, de faites du split plutôt que faire comme si, ce disque n’a absolument aucune chance d’être à la hauteur des espérances des gens et ce de l’aveu même du groupe qui pourtant joue habillement de ses tensions internes pour se vendre. Par conséquent, l’autre truc bien avec Angles, c’est que les gens -encore eux- vont peut être enfin réaliser que The Strokes, ce n’est qu’un bon petit groupe survendu.

On ne vous refait pas l’histoire des new-yorkais mais on a un peu le sentiment au mieux d’un malentendu au pire d’un gros gâchis parce que The Strokes tout auréolé de sa couronne officiel de Grand Groupe n’a finalement jamais sorti un grand disque (Is This It est un vrai bon disque, marquant culturellement la tendance bobo rock des années 00 mais rien de plus), n’a pas plus cartonné dans les charts, ni signé de tube génial, n’a pas vraiment évolué ou mal… The Strokes, c’est l’histoire de trop de pression sur de frêles épaules. D’un groupe qui voulait être les Ramones mais qu’on (toi, moi, la presse spécialisé surtout) a voulu transformer en David Bowie.

Un bon groupe de pop qui lorsqu’il joue serré signe de vraies belles choses (Someday, Trying your luck, Whatever happens, You only live once, de loin leur meilleure chanson) qui il y a dix ans comme maintenant donnent une idée aux jeunes oreilles de ce que doit être une chanson (ça vous fait bizarre d’en entendre une vraie hein ?) mais qui par excès d’ambition ou de prétention se complait dans de belles saloperies ne menant à rien (trop pour les citer mais First Impressions of Earth en contient beaucoup). On nous a vendu un grand songwriter/chanteur/leader charismatique et au final on a trop souvent droit à un nouveau riche bored to death qui chante à travers un frustrant filtre de saturation comme s’il était ivre mort et compose avec son petit synthé qui fait pouêt pouêt. Une bonne rythmique sèche et en place mais sans explication d’horribles boites à rythme apparaissent souvent. Un guitariste pouilleux (Albert Hammond Jr) livrant des petits solos se sifflotant voire chantant qui étrangement s’est effacé au profit du beau gosse gratteux se prenant pour le croisement de Slash et Matthew Bellamy. Un groupe se déclarant terrifié à l’idée de se répéter mais qui a fait deux fois le même disque (les deux premiers), un groupe se voulant indé mais qui a cherché à fond le tube mainstream avec le single chouette mais un peu embarrassant Juicebox. Une somme de contradictions, de choix douteux éclairés ici et là par de superbes chansons.

Et Angles c’est un peu tout ça.

Un bon groupe de pop qui lorsqu’il joue serré signe de vraies belles choses (Macchu Pichu, Under cover of darkness, Call me back) qui maintenant comme dans dix ans donnent une idée aux jeunes oreilles de ce que doit être une chanson (ça vous fait bizarre d’en entendre une vraie hein ?) mais qui par excès d’ambition ou de prétention se complait dans de belles saloperies ne menant à rien (You’re so right, Metabolism). On nous a vendu un grand songwriter/chanteur/leader charismatique et au final on a trop souvent droit à un même pas nouveau riche bored to death qui chante à travers un frustrant filtre de saturation comme s’il était ivre mort et compose avec son petit synthé qui fait pouêt pouêt (Games, Metabolism) et qui se voit obligé d’admettre que ses potes composent au moins aussi bien (le disque, c’est une première, est signé par le groupe). Une bonne rythmique sèche et en place mais sans explication remplacée par d’horribles boites à rythme, toute la rythmique du disque ferait passer Phoenix pour un groupe de metal scandinave. Un guitariste pouilleux (Albert Hammond Jr) livrant des petits solos se sifflotant voire chantant qui étrangement s’est effacé au profit du beau gosse gratteux se prenant pour le croisement de Slash et Matthew Bellamy (Two kinds of happiness, Metabolism). Un groupe se déclarant terrifié à l’idée de se répéter mais qui a fait deux fois deux fois le même disque (oui il y a deux fois deux fois), grosso modo, Angles est une version plus courte de First Impressions of Earth. Angles sonne par moments horriblement années 80 bobo chic -il faut vraiment que Macchu Pichu soit une grande compo pour supporter les horreurs qu’ils lui font subir- et plaira aux jeunes se promenant avec des t-shirts roses et des shorts en jean délavé.

Is this it ? Oui, sur trois ou quatre chansons simples et directes sur lesquelles les Strokes n’ont presque pas d’équivalent actuel mais un peu trop souvent durant la demi réussite qu’est Angles, on se rappelle péniblement que l’anagramme de Is this it est It is shit.