The Kills – Blood Pressures

L’avantage que l’on se doit d’attribuer à The Kills, c’est qu’un rien nous satisfait. Il suffit d’une voix féline posée sur les gémissements d’une guitare d’écorché vif aux basses monstrueuses, et on est content : ça groove, c’est cool. On a toujours aimé imaginer une relation amoureuse entre Alison et Jamie, bien que les Bonnie & Clyde du garage rock ont démenti son existence. Ça fait partie du show, ce jeu de séduction entre deux protagonistes aujourd’hui plus adulés comme sex-symbol que vrais musiciens. Chez The Kills, rien de neuf, tout est dans l’attitude. Ils arrivent à vous faire croire qu’il se passe quelque chose alors qu’au final, ça n’est rien de plus qu’un petit jeu entre deux potes.

Lorsque Future Starts Slow inaugure Blood Pressures, on se dit que la paire anglo-américaine (surtout l’anglais en fait) sait se montrer efficace en restant dans un rock crasseux et minimal. Toujours un plaisir. Leur alchimie sexuée, on la prend en pleine poire avec Satellite, un single au gimmick reggae aussi agréable à l’écoute qu’une jeune femme aux mensurations parfaites qui vous lit du Charles Bukowski en se dévêtant. La température monte mais ne devient pas suffocante. Hypnose (ou plutôt hype-nose ?). Quand vous avez repris vos esprits, le disque est terminé. Deux petits riffs vous ont fait taper du pied mais le reste de l’album (Baby Says, You Don’t Own The Road), vous l’avez plus entendu qu’écouté.

Voilà, ces coquins vous ont encore eu, mais vous ne leur en voulez pas, parce que vous aimez ça, être charmé. Ce disque est juste cool, vous ne le ressortirez pas de sa boite une fois rangé, car être dragué deux fois de la même façon, c’est lourd.