BB Brunes – Long courrier

Tu le sais mon petit lecteur, chez Visual on est un peu des raclures de bidet, on aime tirer à boulets rouges sur des victimes pas si innocentes que ça, alors là comme ça, tu te dis : « Ben voilà, ils vont s’énerver sur les BB brunes, c’était tellement prévisible ! »

Sauf qu’à la base, cette chronique part vraiment d’un bon sentiment, j’avoue même que j’avais aimé quelques titres de leur Nico teen love, titre intelligent que la moitié des aficionados du groupe n’ont pas dû comprendre. J’avais même éprouvé un peu de tendresse pour eux avec leur gros raté, lorsqu’ils ont repris Supergrass de manière si manifestement ridicule dans l’esprit yéyé en transformant Alright en Cul et chemise.

Cette fois, avec Long courrier, finies les influences 60’s et 70’s : on passe aux années 80 et 90 et on se demande quand ces petits gars sauront nous proposer réellement un son propre tant tout est encore ici référencé.
Certes, beaucoup de groupes ont un son connoté X ou Y (à remplacer par le groupe de votre de choix en fonction du groupe de votre choix) mais le problème des BB brunes tient surtout au fait qu’ils ne savent pas se détacher de leurs influences et pour le chroniqueur l’exercice devient donc une partie de name dropping à tout va. Non pas parce qu’on ne sait pas quoi dire sur ces titres mais réellement parce qu’on sent qu’eux ne savent pas quoi faire pour ajouter l’ingrédient mystère qui pourrait créer leur propre sauce.
On se retrouve donc avec un album ultra référencé mais sans identité : musicalement ça peut donner le change sur certains morceaux (Aficionado) mais les paroles viennent nous rappeler qu’ Adrien Gallo n’est pas Daho (Stéréo : «Swim-swimming pool, je nage dans la houle, une jolie poule m’embrasse cool -ée » ) On continue dans les modèles du groupe avec du son post punk style Taxi girl sur un Police déprime relativement réussi. Dans la même veine, on saluera l’entêtant et rigolo single Coups et blessures(qui risque encore d’en énerver plus d’un vu le mattraquage radio).

Pour le reste, on nage en eaux eiffeliennes sans vergogne dans Bye bye, Rue de Buci , RIP ou encore Grande Rio : un côté glam à la française qui faisait la force de Romain Humeau&co sur le premier album d’Eiffel mais qui ne correspond pas franchement à l’allure de nos BB. Et quand ceux-ci tentent de nous gratifier d’un semblant de White Stripes sur Lala Queen, on se dit une fois de plus qu’il manque un soupçon de personnalité à ce titre.

Pour conclure de manière bien scolaire, à l’image de la copie rendue par nos toujours apprentis rockeurs, l’évolution dans le son du groupe aurait pu être un réel plus si elle ne parraissait pas si opportuniste et bien que le centre de la cible ne soit parfois pas loin, quelques séances d’entrainement sont encore à prévoir avant de devenir de vraies flèches.