Birds In Row – You, Me, & The Violence

Quand les premiers balbutiements de Birds In Row nous sont arrivés aux oreilles en 2011 via Thoatruiner, nous nous sommes clairement posé la question : Qu’est-ce que tout le monde trouve à ce groupe ? Certes, c’est du hardcore maitrisé et moins bourrin qu’il n’y paraît, mais de là à susciter les réactions dithyrambiques lues un peu partout à la sortie de Cottbus, ça sentait un peu l’arnaque cette affaire. On les a un poil oublié pendant quelques mois jusqu’à ce que Deathwish, le label de Converge, Narrows, ou Coliseum se penche sur la bête et incorpore le groupe dans son écurie.
Vous nous connaissez : sur VisualMusic, nous ne sommes pas des fashionistas comme Vice et Gonzai, pas question d’encenser un groupe juste parce qu’il est soudainement devenu hype. Mais sur ce coup-là on veut bien virer notre cuti : You, Me and the Violence est simplement un bijou.

Un bijou scindé en 2 parties. D’abord, Bird In Row agite l’auditeur, le focalise en s’agitant nerveusement (Pilori, Cages), le désoriente en variant fureur et moments de répit (There is only one chair in this room, Guillotine), le contraint à l’aide du fouet s’il le faut (Walter Freeman) ; quoiqu’il arrive il maintient l’auditeur fasciné sous une tension à s’en péter les mâchoires. Ensuite, après l’avoir laissé quasiment crevé de faim (Last last chance), il l’achève avec sa pièce maitresse (You, me and the violence).
Par la suite, le trio peut laisser libre cours à son imagination, agit de façon plus instinctive, et prouve qu’il est tout aussi à l’aise quand il se lance dans un rap hurlé et déstructuré (Cold War everyday) que lorsqu’il veut se montrer un fervent Disciple de L’Apocalyspe façon Verdun (The Illusionnist). L’album s’achève sur Lovers have their say, bande son accompagnant parfaitement ces lendemain de soirée, où l’on se réveille dans un lieu qu’on ne connaissait pas la veille. Encore dans une sorte de demi-conscience, considérant d’un oeil vide le chaos autour de nous, on avance au ralenti, hagard, titubant, meurtri parfois, vers un futur qui ne semble pas exister.