Dum Dum Girls – Too True

Une petite recherche dans les archives de notre webzine préféré réserve souvent de bonnes surprises. Découverte à l’occasion de ce retour des Dum Dum Girls, la [url=https://www.visual-music.org/chronique-1223.htm]pertinente chronique[url] de leur premier album, signée Hank, parle d’un garage-rock brumeux idéal pour ‘danser en mode bobo blasé‘ ou ‘regarder le plafond en fumant des Marlboro Lights‘. Si la musique n’est plus tout à fait la même quatre ans après – un deuxième album plus ambitieux est passé par là – on ne se privera pourtant pas de reprendre la formule pour ‘Too True‘ et sa demi-heure de guitar-pop vaporeuse bon chic bon genre, tout aussi parfaite pour rêvasser affalé dans un canapé ou se secouer nonchalamment l’arrière-train pendant une after. Premier constat, le son et les maniérismes garage passent à la trappe en faveur d’une production résolument eighties, choix plutôt téléphoné dans le contexte actuel et qui ne manquera pas de rebuter certains fans du lo-fi des débuts. Les Dum Dum Girls conservent en revanche les effluves shoegaze qui leur vont si bien et continuent de placer leur musique entre de bonnes mains: on retrouve aux manettes Sune Rose Wagner des Raveonettes et le vétéran Richard Gotherer (le producteur de Blondie et non Richard Gotainer, auteur du chef d’oeuvre des années 80 ‘[url=http://www.youtube.com/watch?v=rIumwXBU75s]Femmes à lunettes[url]‘). Difficile dans un premier temps d’ignorer l’aspect parodique d’une mise en forme aussi stylisée, mais difficile également de ne pas reconnaître un certain charisme à Dee Dee Penny et de passer sous silence la louable efficacité pop de ce disque impeccablement conçu et enregistré. C’est toujours la même histoire: y a-t-il ou non du fond sous la forme? Sans crier au génie, on répondra sans hésiter par l’affirmative. En dix titres concis, plutôt bien écrits, la californienne noie sa mélancolie dans d’incessantes vagues d’écho et de reverb’ et parvient à récréer de façon convaincante de belles ambiances réminiscentes de Siouxsie & The Banshees, The Jesus & Mary Chain, Echo & The Bunnymen et autres sombres groupes 80’s avec un « & » au milieu, avec cependant une touche nettement plus FM. Pour chaque plongée dans le rock froid et hypnotique de l’époque (‘Too True To Be Good‘, l’excellent ‘Little Minx‘), plusieurs chansons semblent sortir tout droit d’un best of de Kim Wilde ou autre éphémère starlette pop (le très accrocheur single ‘Rimbaud Eyes‘, notamment). Contre toute attente le résultat n’est pas plus kitsch que ça, et si l’on continue de regarder d’un mauvais oeil le recyclage massif du tout années 80 ‘Too True‘ est avant tout un album séduisant qui ne joue à aucun moment la carte de l’ironie. Plus qu’une manoeuvre douteuse, c’est donc un hommage sincère. Et assez réussi, qui plus est.