Tim Rogers & The Bamboos – The Rules of Attraction

Tim Rogers est à un stade de sa carrière où il fait ce qu’il veut. Certains dans la même situation font n’importe quoi. A vous de juger, sur les cinq dernières années entre 2 tournées anniversaires et quelques piges en festival avec You Am I, l’enfant illégitime de Peter Cushing et Pete Townshend a fait du théâtre, a participé à la transformation de son premier album solo (l’excellent ‘What rhymes with girls and cars‘) en comédie musicale durant laquelle il jouait lui-même ses chansons, a accessoirement sorti deux des plus beaux albums de sa carrière (le dernier You Am I et le solo ‘Rogers sings Rogerstein‘) et aujourd’hui il s’associe avec le groupe revival funk The Bamboos pour un album intitulé ‘The Rules of Attraction‘, comme un petit caprice funk avant de retourner à You Am I (le nouvel album est dans la boite).

L’album s’écoute au choix comme un exercice de style hommage ou comme un plagiat éhonté de gros tubes disco-funk des 70s. On opte pour la première option. Comme sur le premier album des sympas Explorers Club, on peut s’amuser pendant ‘The Rules of Attraction‘ à trouver à qui ou quoi le gang d’australiens fait référence (Donnie Hathaway, Sly and the family stone, Funkadelic, on pense par moments à la BO de La Fièvre du Samedi Soir…) même si un nom semble surnager, celui de Bobby Womack pour le côté cross-over des styles funk, disco, rock et pour les arrangements soyeux (‘Did I wake you‘). L’album enchante dès les premières notes (on entendra peu d’aussi bonnes choses que la chanson titre cette année) et place le niveau d’énergie dépensée très haut, l’album est parcouru d’une sorte d’urgence de tout dire, tout ratisser et tout essayer rapidement… mais malheureusement s’essouffle au trois quart (les balbutiantes ‘Now and then‘, ‘Better off alone‘) et c’est vers un terrain plus ouvertement rock (l’excellent ‘You can’t kill a man twice‘, ‘Lime Rickey‘) qu’il retrouve un second souffle et se termine avec classe. Alors quoi, super disque ? Oui mais avec une limite. Si ‘The Rules of Attraction‘ fait secouer les culs, est cool, classe, ne fait aucun faux pas, il sonne un petit peu creux au fil du temps et on l’écoute pour son énergie et non pour son émotion, solaire mais scolaire. Parfait compagnon de voiture mais pas vraiment le confident nocturne. Album parfait pour l’été.
Inutile donc indispensable?