Despised Icon – The Healing Process

Despised Icon est un jeune groupe de deathcore nous venant du Québec. Avec ‘The Healing Process‘, ce sextète adepte du deathcore nous propose son premier album chez Century Media, 3 ans après la sortie de ‘Consumed By Your Poison‘.

Surfant sur la vague du métalcore, le groupe se distingue de la masse par son chant anglophone clairement orienté vers le death. Ne vous attendez pas à une once de chant clair sur ce disque, vous perdriez votre temps : ici, tout est basé sur l’agression vocale, et autant le dire tout de suite, ce disque n’est pas fait pour les âmes sensibles… Par moments, les vomissements des 2 chanteurs rappellent Jamey Jasta de Hatebreed, mais la comparaison reste tout de même assez lointaine (‘Immaculate‘, ‘As Bridges Burn‘ tout au plus). On restera également sans voix à l’écoute des cris quasi-porcins sur ‘Bulletproof Scales‘ ou ‘Harvesting The Deceased‘ : comment un humain peut-il à ce point imiter une truie égorgée ? Ne serait-ce que pour entendre ce son animal, il vous faut écouter au moins une fois ‘The Healing Process‘.

Pendant 32 minutes, le groupe joue donc à un rythme effréné, à la limite du grind (‘Retina‘), et les seuls changements de rythme significatifs proviennent de mosh parts terrifiants de lourdeur (‘As Bridges Burn‘, ‘Silver Plated Advocate‘). Chaque morceau regorge d’excellents riffs hardcore, et on ne peut que saluer les 2 guitaristes pour avoir été si prolifiques. La batterie mitraillette insuffle de son côté une énergie démente aux compos, avec notamment quelques blast beats à couper le souffle… On appréciera également l’étonnant break en guitare claire d »Immaculate‘, aussi sobre que réussi.

La production du guitariste Yannick St-Amand est dans la veine actuelle du métalcore, avec des guitares lourdes et sales. Le mix a quant à lui été réalisé par Alan Douches (Shadows Fall, The Dillinger Escape Plan), bref, le son est bien méchant !

The Healing Process‘ est donc une des nouvelles références du deathcore : très efficace et rentre-dedans, c’est le genre de CD que l’on écoute pour se défouler après une journée difficile. Bien qu’assez répétitif et peu original, ce CD aux structures très hachées est l’une des choses les plus brutales qu’il m’ait été donné d’entendre. N’étant à priori pas réceptif à ce genre de métal extrême, je me suis surpris à écouter ce disque des tonnes de fois, peut-être pour y trouver des subtilités pas forcément décelables aux premiers abords… Autant dire qu’il devrait satisfaire les amateurs de death et de hardcore, mais le reste du public aura certainement du mal à intégrer ce genre de musique particulièrement violent.