Thursday – A City By Light Divided

Thursday peut-il encore aujourd’hui nous offrir quelque chose ? Voilà une question légitime tant le groupe a placé la barre haut voire très haut avec ‘Full Collapse‘ qui l’a fait connaître du grand public et ‘War All The Time‘ qui l’a désigné en leader incontestable de la scène ’emo-rock’ U.S. Il semblait d’ailleurs que non après les rumeurs de split qui ont suivi WATT mais finalement démenties ou encore ces démos qui ont filtré sur la toile laissant penser que Thursday n’était plus que l’ombre de lui-même. Mais voilà Thursday a plus d’un tour dans son sac et ses détracteurs doivent aujourd’hui réviser leur jugement car la bande à Geoff Rickly revient avec un nouvel opus qui nous fait découvrir cette ville que la lumière divise. Attachez vos ceintures !

Ca démarre d’ailleurs en trombe avec ‘The Other Side Of The Crash/Over And Out (Of Control)‘ sans doute une réponse à ‘Understanding In A Car Crash‘. Un titre au riff très punkisant mais qu’il est difficile de résumer tant il est complexe. Un titre aux multiples facettes, témoin du soin apporté par le groupe à la composition. S’en suit ‘Counting 5-4-3-2-1‘. Que dire de ce morceau, si ce n’est qu’il a tout du single. Riffs accrocheurs, refrain entêtant, sans doute pas le plus représentatif mais il fait mouche. On retrouve d’ailleurs le clip sur la plage multimédia du cd. ‘At This Velocity‘ que l’on pourrait qualifier de ‘screamo’ est celui qui nous rapproche le plus des débuts du groupe, de l’époque de ‘Full Collapse‘. Un morceau de 2.58 min. où la tension est soutenue jusqu’à la fin où le groupe nous emmène dans une apparente accalmie. Une efficacité sans pareille que l’on retrouve également sur ‘Into The Blinding Light‘.

A l’écoute de ces premiers titres, il convient de parler du travail de Dave Fridmann (Sleather-Kinney, Flaming Lips ou Mercury Rev) à la production dont le résultat est plus que probant. Thursday prend à revers les productions du moment et se donne un son plus live, plus ‘sale’ qui colle parfaitement aux nouvelles compositions du groupe comme on peut le remarquer également sur ‘The Lovesong Writer‘ . Une basse des plus saturées et plus vrombissante, des guitares plus incisives mais en adéquation parfaite avec le son cristallin du nouveau claviériste de Andrew Everding, discret mais terriblement efficace comme sur ‘We Will Overcome‘ qui, avec ses choeurs, apparaît comme une forme d’hymne ou la magnifique instrumentale ‘Arc-Lamps, Signal Flares, A Shower Of White (The Light)‘.

Mais voilà, bien qu’il n’y ait rien à redire sur la qualité de ces morceaux, il n’y a pas de réelles surprises. Thursday fait ce à quoi il nous a habituait, un mélange de post-hardcore et d’emo. La surprise vient avec ce dernier titre instrumental qui marque une coupure distincte et somme toute volontaire de la part du groupe et ouvre une seconde partie de ‘A City By Light Divided‘ plus atmosphérique, plus personnelle à l’image de ‘The Lovesong Writer‘ qui nous plonge dans l’esprit d’un poète musical, sans doute l’un des meilleurs titres de cet album ou de ‘Running From The Rain‘. Les compositions sont plus élaborées et le chant plus travaillé. Voilà une prise de risque de nous montrer une autre facette de sa personnalité ! Plus calme et plus mélancolique qui pourra en surprendre plus d’un mais que l’on ne peut ignorer pour la suite de la carrière de Thursday.

Toutes les craintes concernant cet album s’envolent à mesure qu »Autumn Leaves Revisited‘ nous berce dans une ballade à fleur de peau. Il n’y a qu’un mot à dire : bravo !