Muse – Black holes and Revelations

Muse a dès son premier album bénéficié du statut de sauveur du rock Anglais (au même titre que Placebo avant et d’autres depuis). Oui, la presse à l’étiquette facile. mais pour une fois, elle a vu juste, Muse va s’inscrire dans la durée, et pas dans la répétition, c’est ce qu’annonçait Matthew Bellamy dès le second album, le cultissime Origin Of Simmetry. Ormis le faux pas que constitue Absolution, album moins rageur que le précédent, paraissant (malgré quelques très bons morceaux), plus facile, plus accessible, plus produit, blabla.

Inutile de préciser donc que ce nouvel album s’avère être déterminant dans la carrière des Anglais, il peut conforter le groupe dans une non prise de risque évidente à la Placebo, qui nous sort pour la troisième fois d’affilée le même album, tenter de surprendre son public, ou renouer avec un rock plus conventionnel.

Et bien les Anglais ont visiblement décidés de surprendre quelque peu les auditeurs en servant un album assez étrange et déroutant à la première écoute, qui ne se livre tout d’abord pas beaucoup, puis qui s’apprivoise et s’apprécie à sa juste valeur au fur et à mesure des écoutes. Ainsi, le premier titre, ‘Take A Bow’, et sa boucle synthétique, aérienne, presque spaciale, berce l’auditeur, accompagné de la voix de Matthew, avant d’être rejoint par une batterie electronique. ‘Starlight’ et ‘Supermassive Black Hole confirme la tendance plus Dance-floor, même si ce qualificatif est excessif, le groupe semble tout de même avoir recherché à ajouter une touche plus groovy et dansante à sa base Rock. La voix de Bellamy frise des sommets encore jamais atteints jusqu’à présent, on croirait presque entendre Prince au meilleur de sa forme.

Plus loin, ‘Soldier’s Poem et Invincible viennent fausser le rythme, le ralentir, un temps mort regrétable, mais vite occulté par ‘Assassin’, morceau frénétique, relayé par le plus simpliste et dépouillé Exo-Politics, avant un final de folie. ‘City Of Delusion ouvre le bal rock acoustique, avant un final accompagné de trompettes mariachi, monumental. Puis, ‘Hoodoo’, aérien au possible, nous renvoit à du plus classique chez Muse, Piano, batterie et voix. Ca marche toujours. Enfin, LE titre qui a surpris tout le monde.Knights Of Cydonia, et ses 6 minutes de délire Rock’n’roll dessin animé. On a l’impression de vivre un générique de manga, ou de dessin animé. Grosse surprise, qui vient confirmer le fait que Muse, n’aura pas seulement cherché à répéter quatre fois le même albim, mais aura tenté (et réussi) avec ce quatrième opus, à démontrer que le groupe sait se renouveler et semble bâtie pour durer.