Bullet For My Valentine – Scream Aim Fire

Un peu plus de deux ans après leur premier album ‘The Poison‘, qui connut un incroyable succès dans le monde entier, les gallois de Bullet For My Valentine nous reviennent en ce début d’année avec ‘Scream Aim Fire‘, qui s’annonce ‘heavy metal, et beaucoup plus agressif‘, selon la grande gueule Matt Tuck (chant & guitare). Il vaut peut-être mieux pour eux, musicalement parlant, car même si le premier album n’était pas mauvais, il comportait son lot de chansons formatées, même M6 Music Rock passait le clip d »All These Things I Hate (Revolve Around Me)‘, c’est pour dire… Bref, plus heavy le nouveau B4MV ? Voyons voir.

Les premières minutes de cet album m’ont fair sauter de joie : on m’a envoyé le nouveau skeud de Metallica !! Vérification faite, c’est finalement bien une production de Bullet For My Valentine, et le premier single, éponyme, est troublant. Un bon titre dans l’ensemble, mais les similitudes avec les Four Horsemen sont flagrantes, surtout au niveau de la voix du sieur Tuck. Même sentiment sur la seconde plage, ‘Eye of the Storm‘. Etonnant qu’une autre grande gueule, James Hetfield, ne se soit pas encore exprimé sur le sujet. Mais ‘Scream Aim Fire‘ a, sur la longueur, son identité propre, je crierai donc au plagiat une autre fois.
La galette est plus heavy, c’est une certitude. Les gallois ont, semble-t-il, fait un voyage dans les années 80, et ont imprégné à leur metalcore d’origine (style déjà très influencé par les 80’s) tous les éléments assimilables au heavy metal -à l’exception de l’éventuel chant haut perché- en gardant néanmoins la touche actuelle (mosh-parts, parties hurlées…). Michael Padget montre l’étendue de son talent à travers des soli cohérents et maîtrisés (notamment sur ‘End of Days‘), ce qui est un plus aux écoutes d’autres formations du moment, qui confondent technique et branlette de manche.

Au niveau des compositions en elle-même, mis à part un goût encore plus prononcé pour le heavy metal des années 80 (et Metallica en particulier), il n’y a rien de bien neuf. Les titres mielleux comme ‘All These Things I Hate (Revolve Around Me)‘ sur ‘The Poison‘ ont deserté, même si certaines mesures frôlent la niaiserie musicale (la malgré tout plaisante ‘Heart burst into fire‘, avec ses notes aiguës en guise d’intro qui sont dignes d’une sous-B.O. du film Top Gun). Ce qui est certain, c’est que le groupe ne pourra plus être assimilé -à tort- à cette immonde scène d’emo poseurs, comme en témoigne la très thrash ‘Waking the Demon‘, dont le rythme fait inévitablement headbanguer, ou ‘Disappear‘ et ses accents scandinaves à la In Flames. Et quand le tempo ralentit, à l’image du titre final ‘Forever and Always‘, on n’a pas droit à de la soupe FM, mais bien à une composition accrocheuse et taillée pour les stades. On regrettera quand même la linéarité du disque sur la longueur, car même s’ils n’y a pas réellement de mauvais morceaux, on a du mal à distinguer une perle dans cet amas de riffs. Sauf peut-être les deux premiers titres, mais plutôt pour leur ressemblance à Metallica, toutefois efficaces à souhait.

Bullet For My Valentine a évité le piège du second album, en optant pour un virage plus heavy et en délaissant les tonalités fades et radio-friendlies qui leur étaient pourtant prédites après le carton de ‘The Poison‘. Du heavy / thrash des 80’s accouplé à du metalcore plutôt bien produit et construit (merci Colin Richardson), certes ça ne sent pas la folie et l’originalité, ça ne regorge pas de hit du type ‘Hand of Blood‘, mais ça s’écoute tout seul, il suffit juste de ne pas être allergique au style.