The Blakes – The Blakes

Originaires de Seattle, The Blakes dont le nom est en fait inspiré par le poète du 18/19e siècle William Blake ont beacoup fait parler d’eux ces derniers temps via une tournée en compagnie de The Kills et de Gossip. Me concernant et n’ayant pu assister à cet événement, The Blakes, c’est avant tout la découverte sur une webradio de leur single ‘Two Times‘, véritable concentré noisy-rock-garage pétri d’efficacité. Restait à voir si cette débauche d’énergie se confirmerait le temps d’un album de 35 petites minutes.

J’avoue, j’ai mis un certain temps à mettre un nom sur le groupe auquel me faisait penser la formation de Seattle lors des premières écoutes. Après coup, je me dis que c’était assez évident puisque le son de cet album éponyme me fait énormément penser à The Strokes du peu que j’ai écouté de ‘Is This It ?‘ Le côté urbain très prononcé de The Blakes rappelant sans problème celui des grands frères New-Yorkais, sans parler de leur manière d’enregistrer avec des guitares un peu crades, un son quelque peu saturé et une ligne de basse particulièrement travaillée. Petit hic dans tout ça, c’est que je n’ai jamais été fan de The Strokes, vous savez les sauveurs du rock… Ha nan, attendez maintenant, on me dit que ce sont The Blakes qui représentent LA sensation rock de l’année.
Ce que je trouve plutôt marrant et contradictoire pour un groupe qui sonne comme un autre et qui essaie de nous emmener sur des terrains dansants (‘Don’t Bother Me‘, ‘Modern Man‘, ‘Run‘, ‘Commit‘) et ce, sans jamais vraiment y arriver. D’ailleurs, je me pose parfois la question de l’inspiration avec cet album d’une bien courte durée (35 minutes, c’est pas énorme quand on paie 15EUR ) et surtout les intros de ‘Run‘ et ‘Lint Walk‘. C’est bien simple, on ne peut que constater l’étrange similitude entre ces deux morceaux, en écoutant les toutes premières secondes de ‘Lint Walk‘, on a l’impression d’entendre ‘Run‘ démarrer sur un tempo plus lent… Il m’a rarement été donné de faire ce genre de constatations sur un seul et même album, on imaginera donc que le groupe aimait tellement ses accords de piano/orgue vintage qu’il aura voulu les replacer une nouvelle fois.
Reste que tout n’est pas négatif malgré cela puisque ce groupe, sans inventer ‘l’ampli qui va jusqu’à 11’, sait néanmoins se faire attrayant, les riffs simples quasi-binaires et mis en boucle, ayant bien souvent tendance à faire mouche (‘Magoo‘, qui a dit que c’était comme du Black Rebel Motor Cycle Club) avec quelques titres tirant nettement mieux leur épingle du jeu comme ‘Two Times‘, suintant d’énergie pure ou encore ‘Don’t Want That Now‘ aux relents de Franz Ferdinand sur ses couplets. Citons aussi ‘Vampire‘, titre beaucoup plus atmosphérique et suave grâce à un son plus subtile et néanmoins urgent, la voix posée de Garnet Keim contrastant de fort belle manière avec la basse tendue, ravageuse de son frangin Snow quand ‘Lie Next To Me‘ sonne comme du The Vines (à base de chant façon branleur, riffs de gratte nonchalante et choeurs sur le refrain).
Finalement, mis à part quelques ratés sur la première moitié de l’album, le groupe ne s’en sort pas trop mal dans la seconde partie avec des titres mieux sentis se laissant plus (le fiévreux ‘Pistol Grip‘) ou moins écouter (‘Pictures‘) mais le hic, c’est qu’avec le temps, on n’y revient pas forcément. Il faut dire que si le groupe se défend, il n’apporte rien de bien neuf. Certes, il y a bien quelques titres voir l’album dans son intégralité qui trouveront preneurs, mais il n’y a à mon humble avis rien d’exceptionnel sur ce court album.

Sans être foncièrement mauvais, cet éponyme ne se révèle pas transcendant non plus, tout juste sympa, il ne consacre aucunement le groupe de Seattle comme LA sensation rock de cette année 2008 comme le clament certains critiques, reste que le trio trouvera sûrement un public auprès des amateurs de la ‘nouvelle vague rock’ à base de the… Les autres pourront passer leur chemin.