The Nerves – One Way Ticket

Hanging On The Telephone ‘. Peu de gens à la tête congelée le savent, mais ce claquant tube de Blondie vient en réalité de The Nerves. Un trio acéré qui passa comme un coup de vent dans la vague rock 70’s inspirée des 60’s. Comme si ils avaient sniffé un rail des cendres des Beatles, ils ont aligné avec un talent naïf des chansons à l’allure pop punk incisives; une ferraille à cordes rugissante entre les dents. Pragmatiques et minimalistes, ils ont réuni les ingrédients nécessaires d’un ‘bon groupe de pop moderne à la sauce punk’ aux riffs acerbes expulsés d’amplis VOX crasseux, sans jamais trop se presser, sans jamais trop se traîner.

Précurseurs de la Powerpop ces nerfs tendus à bloc vident leur énergie sur des chansons courtes et concentrées entre tubes esquintés (‘ One Way Ticket ‘, ‘ Paper Dolls ‘, ‘ Hanging On The Telephone ‘) et titres moins connus (‘ Stand Back And Take A Good Look ‘, ‘ It’s Hot Outside ‘, ‘ Any Day Now ‘…), avec la certaine impression de toucher à vif celui ou celle qui écoutera. 20 titres boostés à la nitroglycérine (et surtout un peu de coke), vidant successivement toutes les cervelles les unes après les autres, nous laissant dans un manque inexplicable.

Cette réédition ‘One way ticket‘ présente l’intégralité des chansons, en live ou enregistrement studio de la courte carrière s’étendant de 1975 à 1978 avant l’explosion prématurée de The Nerves. Mais on comprend que la groupe n’aurait pas pu durer, étant donné les talents excessifs de Jack Lee, Peter Case et Paul Collins, trois fous furieux à l’esprit vif; qui, une fois séparés, ont poursuit une vie bien remplie. Le guitariste et chanteur Jack Lee se lança dans une rapide carrière solo avant de s’entraîner dans la vente de voitures d’occasion, le batteur Paul Collins s’enfuit dans les abysses de la power pop avec The Beat; et Peter Case fonda The Plimsouls, groupe 80’s avec lequel, en hurlant de sa voix décidée, il sorti deux albums de rock brut et psyché dignes d’un bon sandwich de conquistador.

Proche de la perfection, rien n’est à jeter, le sort du futur de la pop punky a été joué il y a 30 ans. Peut être faudrait-il y rester.