Fiction Plane – Left Side Of The Brain

Quand on parle de Fiction Plane, c’est comme parler de Luke Skywalker, on est obligés de mentionner le papa. Car oui, Fiction Plane, c’est le groupe de Joe Sumner, fils non pas de Dark Vador mais de Gordon Sumner plus connu sous le pseudo de Sting. Ajoutez à cela le fait que le fiston joue de la basse comme papa, chante comme papa et a assuré la première partie de papa lors de sa dernière tournée mondiale et vous comprendrez qu’il y a des étiquettes dont il est dur de se débarrasser. Néanmoins, c’est ici le second album de la formation qui n’a pas attendu papa pour se faire un petit nom dans le milieu du rock anglais même si celui-ci est plus confidentiel aux pays des fromages qui puent.

Oui, il est très très dur donc de ne pas penser à The Police quand on met cet album de Fiction Plane dans la platine. Si la voix de Joe n’est pas tout à fait pareille à celle de son père, elle peut par moment être très similaire ! Surtout quand Joe chasse sur les terres de papa avec des intonations à s’y méprendre comme sur ‘Death Machine‘, composition aux consonances policières sous stéroïde donc plus contemporaine.
D’ailleurs, ‘Two Sisters‘ a aussi cette base funky reggae clairement livrée en héritage par Sting au fiston là où le titre d’ouverture fait lui dans le bon rock efficace, certes ‘Anyone‘ ne révolutionnera rien mais possède tout le potentiel pour séduire l’amateur lambda de rock grand public, un son définitivement ancré dans les groupes qui ont façonné les 70’s-80’s passant sans problème sur RTL2. Est-ce pour autant un mal ? Me concernant non car j’ai été élevé à coups de Genesis, The Police et de U2. Et dans ce registre, on peut dire que le single ‘It’s A Lie‘ en est le parfait exemple, pas de risque musical outre mesure pour une compo bénéficiant d’un refrain suffisamment catchy pour passer en journée sur les ondes FM.
Là où je n’accroche plus, ce sont sur les ballades (comme d’habitude puisque je ne suis pas facile à convaincre dans ce domaine), je passe donc à côté de ‘Left Side Of The Brain‘ et ses relents musicaux purement britanniques, le tout manquant pour le coup de personnalité, surtout que l’on aura beau me dire que ça n’a rien à voir avec The Police, difficile néanmoins de ne pas ressentir le côté obscur du « vieux ». Preuve en est, une fois encore, avec ‘Cold Water Symmetry‘ que Sting lui-même aurait pu chanter tout en créditant son fils sans que l’on ne remarque quoi que ce soit. Pour le reste, on vogue entre indifférence acoustique (‘Drink‘), faux titre explosif dont le détonateur serait resté sur l’heure d’été (‘Running The Country‘), rock gentillet qui ne bousculera vraiment pas vos papas à vous (‘Cross The Line‘) et conclusion classique sous forme de titre lancinant (‘Fake Light From The Sun‘).
Seul le titre ‘Presuppose‘ sauve les meubles de cette seconde moitié d’album avec ses accents « Incubus-esques » de la gratte au chant sur certains passages.

Vous l’aurez compris, cet album parlera avant tout aux amateurs du trio The Police (qui ne doivent pas être nombreux sur Visual), la voix, la basse, les compos, il est parfois bien difficile de se débarrasser de la musique dans laquelle on a pu baigner pendant toute son enfance. Si dans mon cas, cela m’a permis d’apprécier une partie de cet album parce qu’ayant baigné dans le son du groupe de Sting, il me parait évident que Joe ne peut se dépétrer aussi aisément d’un groupe qui a dû marquer sa vie de la naissance à ses plus récents jours. En résulte un album sympa mais manquant clairement de personnalité bien que porté par une bonne énergie sur sa première moitié mais plombé par la seconde, hélas, plus convenue.

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