Main Square Arras ✖︎ La Citadelle ✖︎ Arras

vm5
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Nous sommes en juillet et miracle, il fait beau ET chaud à Arras. Autant dire qu’il v a y avoir hécatombe chez les festivaliers du Nord Pas-De-Calais dont le bronzage rivalise avec la blancheur de l’aspirine. À ne surtout pas mélanger avec de l’eau, sous peine d’effet effervescent.

RIVAL SONS
Arrivé un peu plus tard (16h), j’aperçois la fin de Balthazar, mais le premier set auquel j’assisterai (partiellement, l’enchainement des sets photos oblige, je n’ai pas toujours eu l’occasion d’écouter l’intégralité des performances, surtout en début de journée), c’est donc celui de Rival Sons. Ce quatuor US que je ne connaissais pas lorgne énormément du côté des Doors avec un rock 70’s dont le look du chanteur oscille justement entre Jim Morrison et Steven Tyler d’Aerosmith ! Le tout ne sonnait pas trop mal à vrai dire mais j’avoue que cela n’avait pas non plus de quoi réveiller un mort dans son vomi. Non pour ça, on peut compter sur les festivaliers déjà éméchés rampant à 4 pattes près des toilettes chimiques.

Crédits Youtube : Dany Orban

HAIM
On file alors sur la Green Room avec Haim, trois frangines américaines plutôt heureuses d’être présentes sur ce festival. Sûrement la première bonne surprise du jour avec une vraie patate rock et des poses qui auront su faire le bonheur des photographes. Les nanas ne se ménagent pas et leur son rock folk est efficace comme il faut ! Pas étonnant que leur premier album attendu en Septembre suscite déjà tant d’intérêt en Angleterre notamment (désolé si la vidéo ne rend pas trop justice au set global, peu de vidéos sur le web).

Crédits Youtube : insanebutteryperson

BIFFY CLYRO
Mais à peine le temps de voir les frangines claquer les watts que l’on se rend au niveau de la très haute main stage pour voir Biffy Clyro, l’une des premières têtes d’affiche du jour. Le public présent est déjà bien acquis à la cause du trio écossais qui ne se ménage pas. Malheureusement, suite à un dernier album un peu mou du genou, je ne peux pas dire que le set m’ait totalement convaincu, les nouveaux titres ou encore « The Captain » figurant sur l’avant-dernier disque dénaturant à mon sens le côté rock énervé que le groupe avait à ses débuts. Sur 14 titres joués, « Opposites » et « Only Revolutions » squattent 95% et seul « Living Is a Problem Because Everything Dies » issu de « Puzzle » fera acte de présence.
Une évolution de registre que certains apprécient mais pour ma part, je la regrette un peu. Reste que le tout est maitrisé et satisfera les festivaliers non éméchés.

Crédits Youtube : Nunavik62

STARVAGE
Re-direction la Green Room avec la possibilité de passer entre les deux scènes via un chemin réservé à la presse. Juste de quoi voir certains vomir leurs tripes pendant que les copains se marrent en nous disant de prendre des photos. C’est vrai ? On peut ? Non mais en fait, ça ira.
Et alors que l’on s’attendait à voir Modestep, groupe d’électro rock, on s’aperçoit que ce qui se joue n’a rien à voir, il s’agit en fait de Starvage, un groupe qui avait terminé quatrième du tremplin organisé par le festival. Une belle petite histoire pour ce groupe local qui aura été diligenté le jour même pour jouer devant 10 000 personnes, les anglais de Modestep ayant eu de leur côté une panne mécanique les empêchant d’atteindre le site. Au final, les ch’tis ont plutôt assuré le show avec un rock décomplexé mais cela ne se fera pas sans certains regrets pour les amateurs d’électrorock qui ne pourront plus compter que sur Prodigy pour se consoler. Enfin ça, c’est ce qu’ils espéraient.

Crédits Youtube : Mxqua62

30 SECONDS TO MARS
Hop ! On repart à la main stage et le mec qui vomissait a cette fois pissé dans son froc. La décadence est totale pour certains. Ça va, il n’est que 20h après tout…
Et là, autre tête d’affiche du festival, 30 Seconds To Mars. Autant dire qu’on sait déjà plus ou moins ce qui nous attend. Du grandiloquent (on attend toujours que Jared se déclare plus grand groupe de rock du monde) et de la teen en chaleur. « HAAAAAA ! JAAAAARED ! IL A A PARLÉ !!!! » Oui parce que Jared il aime la France et agite le drapeau de notre pays, parle un peu notre langue, vous l’aurez compris, les américains ne font pas dans la demi-mesure ! Sur scène se bousculent donc acrobates, voltigeurs, lightshow et grosses balles en plastique pour divertir un peu plus le public de la Citadelle.
Tout y passe, à croire que le groupe s’est inspiré de Muse et de ses concerts en mode cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Même que le groupe enregistre une vidéo live ce soir ! Oui, ils assurent même le SAV, ils sont forts niveau marketing ces ‘ricains. Problème, c’est qu’au fond tout ça aura du mal à interpeler les spectateurs plus « rompus » aux concerts rock, c’est sympa tout plein quand on vient de passer son bac mais au final, la musique n’a, elle, rien de bien sensationnel et se fait plus calibrée pour les teenagers qu’autre chose. On retiendra d’ailleurs cette excellente vidéo d’un fan qui ne comprend pas plus l’anglais que Jared le nom de la ville de Saint-Amand-les-Eaux.

Crédits Youtube : Rockabilliejoe

BLOC PARTY
Il me suffira de voir la moue de certains photographes pour comprendre que peu d’entre eux vont regretter d’aller du côté de la Green Room.
Parce que là, c’est Bloc Party. La formation anglaise arrivera avec un certain retard, ce qui va laisser au public et aux mecs de la vidéo l’occasion de s’amuser un peu. Car oui, il fait chaud, l’ambiance monte donc et les soutifs descendent ! Le public finit à peine d’entonner « Des nichons ! Des nichons ! Des nichons ! » que le groupe apparait. Avant de mieux disparaitre ? Car après un pourtant très bon album « Four« , Bloc Party est sur le point de faire une pause indéterminée et porte les stigmates des tensions dites internes. Ainsi Matt Tong a cédé sa place à la batterie à Sarah Jones l’actuelle batteuse du groupe Hot Chip et de New Young Pony Club. Pas sûr donc qu’on puisse profiter du groupe avec son line up d’origine avant un moment (sont évoquées des tensions internes). Quoi qu’il en soit, Kele et sa bande ne se formalisent pas et déroulent leurs titres avec aisance et un panache qu’on ne saurait remettre en cause tant le set est maitrisé. Le groupe va donc piocher dans sa discographie « Silent Alarm » se taillera de peu la part du lion mais « A Weekend In The City » et « Four » sont juste derrière, seul « Intimacy« , trop électro rock foireux fera les frais d’une setlist forcément plus sélective. Le groupe en profite même pour claquer « Ratchet« , titre inédit issu de l’EP à venir « The Nextwave Sessions« . Je dois le dire, ayant apprécié le dernier disque, j’ai savouré ce live et n’ai pu que regretter le fait de ne plus revoir la bande anglaise avant un moment.

Crédits Youtube : MceloTV

GREEN DAY
N’ayant pas été crédité sur Green Day, ce n’est donc que plus tard que je vais aller mâter un peu du set des américains qui souffrent du même syndrôme que 30STM, à savoir vouloir atteindre un public jeune avec un son plus radio friendly que le punk prôné à leurs débuts. Les plus jeunes spectateurs vont apprécier le lightshow, les « tubes » (« Boulevard Of Broken Dreams » y passant bien évidemment), le fait que le groupe ait fait monter sur scène un type du public qui a joué avec eux et s’est vu offrir une guitare mais bon j’avoue que j’ai pas eu le courage de tout mâter. Pas ma came et un peu sur les rotules, j’ai décidé d’aller me poser un peu avec Lopocomar au coin VIP. Il faut dire que derrière ces 2h20 de show, il y a encore Enter Shikari à voir et surtout The Prodigy.

Crédits Youtube : Main Square Festival

ENTER SHIKARI
Il est désormais quasiment minuit, peu de mecs bourrés ont survécu quand Enter Shikari monte sur la scène de la Green Room. Les musiciens débordent d’énergie, l’un grimpe aux structures de la scène (voir photos) pendant que l’autre saute non stop sur place quand un autre monte sur les enceintes. On ne peut nier la patate de la formation anglaise, reste que cela m’a surtout fait penser à Linkin Park tout ça. Bien que je connaissais de nom le groupe, je m’attendais à quelque chose de plus musclé, bah oui « post hardcore » qu’on les qualifie. En hardcore, je kiffe Every Time I Die, du coup, je me dis que ça va être plus extrême et bien,oui et non. Parfois c’est un peu hardcore contrebalancé de dub électro et parfois c’est beaucoup plus mainstream que je l’imaginais et finalement, c’est sans surprise que j’appendrais que le groupe a justement tourné avec Linkin Park. Pas étonnant, tant le groupe semble se complaire dans les pauses clipesques et le mélange électro avant-gardiste déjà entendu et ré-entendu à la manière des grands frères américains.

Crédits Youtube : maldini51

THE PRODIGY
J’avoue, je suis pas bourré mais après une semaine de taff et une grosse journée sur le site, je suis un peu cuit pour The Prodigy ! Mais là avec un dernier album qui démontait sérieusement, une main stage bardée de matos, on se dit qu’on va manger sévère, le public se masse, le groupe fait son entrée sur « Voodoo People« , les pogos semblent s’improviser un peu partout, le light show est énorme, problème, le son est on ne peut plus brouillon ! Pour ne pas dire bordélique ! Quand Keith Flint (finalement plus figurant charismatique que chanteur attitré) et Maxim Reality claquent leurs parole en même temps, difficile de discerner ce qui se chante. D’ailleurs, il m’aura fallu me déplacer le plus à gauche de la scène car proche du milieu même du site, le DJ set du belge Netsky, qui a lieu au même moment sur la Green Room, pourrit littéralement le son ! Un comble d’entendre plus la seconde scène que la principale alors qu’on est en face de celle-ci. La chapelle et les arbres n’empêchant pas la propagation totale du son, on peut dire qu’à ce moment, c’est même exagéré.
Malheureusement une fois plus « isolé » de la Green Room une fois repositionné, on se rend compte que quelque chose cloche chez The Prodigy ce soir, Liam Howlett semble vouloir remixer ses titres à la volée derrière ses platines, donnant un résultat parfois peu convaincant alors que des titres comme « Omen« , « Firestarter« , « Invaders Must Die » ou encore « World’s On Fire » ont de quoi rendre fou les plus placides spectateurs ! Même Maxim Realty s’avère un peu pénible avec des fuck, fuckin’, make some noise, let me hear ya et cris en tout genre sans arrêt ce qui gâche parfois le tout. Le comble du comble sera atteint quand certains auront su déceler des phases de playback -via les écrans géants- pour les deux frontmen qui ne se ménagent pourtant pas et squattent la scène de long en large. Au final, le set aura été honnête malgré ses quelques remarques techniques, le public aura été plutôt réactif (notamment sur « Smack My Bitch Up » avant le rappel) et le lightshow assez énorme voire atomique. Mais pour ce soir, je suis cuit ! Il est 2h30 et si le set du groupe a été allongé d’un quart d’heure, c’est le quart d’heure de trop pour moi.

Crédits Youtube : Yanso B

Je quitte donc le site plutôt satisfait de cette première journée placée sous le signe du rock car dans l’ensemble, il n’y a pas eu de mauvaises surprises, juste des confirmations (bonnes –Bloc Party, Biffy Clyro tout de même- ou mauvaises – 30STM, Green Day-) et quelques bonnes petites surprises (Haim). Et surtout le fait de profiter d’un festival vu de l’intérieur sur un site plutôt sympa et changeant des habituelles mornes plaines de la région. Demain est un autre jour, moins rock, mais aussi un autre live report à lire !

Je tiens tout particulièrement à remercier Myriam pour s’être démenée pour notre webzine et nous avoir assuré la possibilité de couvrir le festival aussi en photos, ainsi que son équipe pour la disponibilité et la sympathie dont elles ont fait preuve sur le site. Bien évidemment, nous remercions aussi notre partenaire et organisateur du festival, LiveNation et notamment Anthony.

J’en profite pour saluer mon complice et camarade rouge Lopocomar mais aussi Leïla, Trish et Marion présentes sur place.

NB : Notre webzine ayant connu quelques soucis d’accréditation, nous n’avons pu faire nos demandes pour photographier 30 Seconds To Mars, Green Day ou encore Prodigy pour ce premier jour.
Pour ceux et celles qui le désirent, j’avais fait quelques photos et vidéos disponibles sur Instagram.

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