Le Main Square Festival 10e édition s’ouvre donc sous un soleil sans nuage, situation idéale pour tous ces métalleux vétus de noir et prêts à s’imbiber d’alcool tout en mangeant des burgers d’enfants. Une fois mon pass récupéré et salué toutes les charmantes hôtesses de l’espace VIP (la dure vie de reporter en situation extrême), je file sur la main stage qui sera l’unique scène du jour, les différents groupes du jour s’y succédant tout simplement.
C’est donc le groupe suédois Ghost qui ouvre les hostilités, avouons que si musicalement, c’est loin d’être très métal ou très violent, à prendre en photo, c’est un peu un régal ! Le maquillage sur masque de Papa Emeritus II fait son effet et l’entrée des musiciens (nameless ghouls) sur Masked Ball de Jocelyn Pook que l’on retrouve dans le film « Eyes Wide Shut » avec la célèbre scène des masques (pas de hasard) donnent un caractère plus religieux/blaspéhamtoire encore. Mais bon, avouons que si du point de vue scénique, c’est ultra sympa, la musique n’est pas aussi violente que le laissent augurer les costumes ! N’en reste pas moins un show plaisant de 45 mn durant lesquelles les suédois ne manqueront pas d’égrener leurs titres les plus populaires comme « Year Zero » où tous les noms du Diable ou presque sont distillés (quand on pense que tout ça se fait sous la petite église de la Citadelle) ou encore « Ritual« . Emeritus n’est pas avare de paroles avec son accent suédois sur anglais surjoué à direction d’une foule encore éparse (la journée commençant à 17h15). On regrette presque de ne pas avoir pu profiter du show en soirée pour que l’ambiance soit plus en adéquation.
Après 45 plaisantes minutes de scène, la messe satanique est dite et ce sont les américains de Mastodon qui prennent la relève, visiblement de très bonne humeur, le groupe va régaler la plupart des spectateurs ! Le visuel de fond de scène de Ghost sur fond rouge (sûrement un hommage à Visual) a ici cédé la place à une fresque ultra colorée reprenant l’imagerie de du dernier album « Once More ‘Round The Sun« . N’étant pas hyper familier de leur registre, difficile pour moi de vous dire quels titres étaient balancés (sans qu’une autre personne ne balance la setlist sur setlist.fm), reste que c’est pêchu et que le groupe se montre très carré tout en dégageant une réelle sympathie sur scène, pas de blabla avec le public (ou alors j’ai pas fait attention) mais lors du shoot, je peux vous dire pour les avoir vus de près que Troy Sanders était véritablement en forme et souriant alors que ses acolytes dont le tatoué Brent Hinds se montrait sérieux et très appliqué ! Quoi qu’il en soit, les fans semblent conquis et les non fans sont convaincus ! Il faut dire que le groupe aura balayé un spectre musical assez large entre grosses guitares et passages plus psyché franchement agréables.
Là aussi, c’est après 45 mn de show et un rapide changement de scène que les Alice In Chains viennent faire résonner leurs riffs au sein de l’ex-enceinte militaire, « Them Bones » sert ainsi de mise en bouche pour le fondateur Jerry Cantrell et ses comparses. Et si William Duvall n’a pas un look très rock/métal, il va démontrer ici toute sa capacité à prendre la relève de feu Layne Staley en tant que frontman. Là encore, le groupe semble bien en forme avec un Mike Inez n’hésitant pas même à poser un peu pour un photographe. « Dam That River« , « Man In The Bow » ayant droit à leur passage live bien entendu, le set s’achevant lui sur le titre « Rooster« , Alice In Chains livre ici aussi un set impeccable. Seul souci à mon sens, un groupe un peu vieillissant aussi bien dans son look, Jerry Cantrell en sosie parfait d’Adam Clayton de U2 que dans ses sonorités un peu trop classic rock pour une journée dite « métal ».
Et voilà que la Citadelle se remplit de plus en plus, il faut dire qu’après 1h de live pour AIC, nous ne sommes plus qu’à 35mn du set d’Iron Maiden qui est clairement la tête d’affiche du jour ! Et même si la Citadelle n’affiche pas complet, de très nombreux fans arborent leur t-shirt du groupe, les « troopers » sont dans la place ! Et il faut dire que nos amis anglais ne vont pas faire dans la dentelle, que ce soit d’un point de vue scénographique comme d’un point de vue physique, le groupe ne va pas s’économiser. C’est un show que M. Descarpentier, prof d’EPS quand vous étiez au collège aurait grave adoré ! Des sauts de cabris et petits sprints de Bruce Dickinson aux extensions tout en souplesse des guitaristes, Iron Maiden, c’est le genre de groupe à se casser la hanche quand ils auront 70 ans pour la beauté du show ! Arrivés sur une scène en mode banquise, comprendre des pseudo glaciers disposés sur scène, les anglais vont exploiter l’ensemble de la scène pour distiller leurs nombreux titres (2h de show au programme). Si l’intro « RIsing Mercury » se fait sur une vidéo de la banquise s’effondrant, on ne s’étonne pas de la thématique scénique, le groupe enchainant direct avec « Moonchild », « Can I Play With Madness », « The Prisoner » (avec une vidéo tirée de la série anglaise du même nom), « Revelations » ou encore « The Trooper » sans oublier la célibrissime « Number Of The Beast« . Notez qu’à chaque morceau, le fond de la scène change pour faire apparaitre un Eddy différent à chaque fois (mais si, le squelette que l’on retrouve partout sur leurs visuels) ! Le personnage s’animant même sur scène lors du titre « The Trooper (un mec monté sur échasse se trimballant avec un costume (bonjour la perf) quand Dickinson cavale sur les deux niveaux de la scène en costume d’époque et drapeau anglais déchiré. Là encore, le groupe ne semble pas bouder son plaisir avec un chanteur très en verve, pas de longs speechs mais un véritable échange en FRANÇAIS du frontman ! « Vous êtes le Hellfest ? Non ? Car nous jouons devant une église ! C’est notre première à Arras ! Avec vous ! L’église ? Le Diable ? Vous ? Vous, Vous êtes les grenouilles ! ALLEZ LES BLEUS ! » (Oui parce que mon associé me souffle que Dickinson est un vrai fan de foot). Mais Eddy prendra différentes formes, comme cet énorme animatronique reprenant le visuel de « Seventh Son Of A Seventh Son » et son lot de jets de flammes sur scène (le métalleux aime le feu). J’avoue néanmoins avoir un peu décroché sur « Phantom Of The Opera » en milieu de set, la faute à un pont instrumental assez long (trop long mais caractéristique du genre) pour le non fan que je suis. En dehors de cela, je suis soufflé ! Le groupe ne se ménage pas et je finirais par quitter la Citadelle un titre avant la fin de ces énormes 2h de set (histoire d’éviter les bouchons du soir) et l’impression d’avoir passé une très bonne journée musicale alors que je n’étais pas spécialement sensible aux différents noms présents ce jour.
Pour cette première journée, comme les suivantes, je tiens à remercier LiveNation et bien évidemment Myriam pour l’accréditation au festival et big up à David, Emmeline mais aussi et surtout Mathieu, ce fan invétéré qui faisait plaisir à voir mais aussi à la jeune métisse un peu bourrée devant nous, qui nous a prouvés que l’on pouvait danser en mode vahinée/socadance sur du Iron Maiden (true story). Appelons donc ça la Socaïronmaïdance !
Les Setlists.
Ghost
Year Zero
Con Clavi Con Dio
Elizabeth
Prime Mover
Stand by Him
If You Have Ghosts
(Roky Erickson cover)
Ritual
Monstrance Clock
Mastodon
Black Tongue
Divinations
Bladecatcher
Crystal Skull
Megalodon
The Motherload
Blasteroid
Chimes at Midnight
High Road
Aqua Dementia
Alice In Chains
Them Bones
Dam That River
Check My Brain
Again
Hollow
Man in the Box
No Excuses
Stone
We Die Young
It Ain’t Like That
Would?
Rooster
Iron Maiden
Doctor Doctor
(UFO song)
Rising Mercury
Moonchild
Can I Play with Madness
The Prisoner
2 Minutes to Midnight
Revelations
The Trooper
The Number of the Beast
Phantom of the Opera
Run to the Hills
Wasted Years
Seventh Son of a Seventh Son
Fear of the Dark
Iron Maiden
Rappel
Churchill’s Speech
Aces High
The Evil That Men Do
Sanctuary
Always Look on the Bright Side of Life
(Monty Python song)
