My Brightest Diamond ✖︎ Le Badaboum ✖︎ Paris

Run Hither ouvre le bal d’un Badaboum totalement acquis à la cause de Shara Wooden. Avec ses loops, son look de branleur à casquette à la DeMarco et ses mélodies bien senties, on se laisse porter tranquillement. Pourtant, il y en a des défauts : les morceaux mettent du temps à décoller, le chant est très très faux par moments et les blagues de transition ne tombent pas toujours à pic. Ce n’est pas le blanc de compet qui suivit la vanne sur « Ron Hitler » qui nous fera dire le contraire. Peut-être qu’un jour quelqu’un ira faire le ménage dans le garage de Run Hither pour en garder le meilleur…

Comme sur l’album, « Pressure« , premier titre de This is my Hand, nous fait rentrer directement dans le concert. On s’interrogeait sur la compo du groupe et c’est sous un trio que My Brightest Diamond prend forme. Une section rythmique classique avec basse, batterie et la maîtresse de cérémonie à la guitare et au clavier. Les choeurs, double percus et autres arrangements seront donc ajoutés par le biais de synthés. Si le son des titres changent, on ne peine pas à les reconnaître et ils conservent leur force. Shara est très surprenante, à l’opposé de l’image de chanteuse lyrique statique qu’on pourrait avoir, elle rit, danse, pointe du doigt le public et s’en va voir ses musiciens dès qu’elle le peut.

Ce qui ne l’empêche pas de mettre en avant ses talents comme le démontre les nombreuses envolées vocales allant bien plus loin que les versions studio. Des titres comme « So Easy » gagnent aussi en énergie avec plus de saturation sur les guitares et des percussions plus marquées. A l’inverse, « Apparition » et « Resonance » demeurent fidèles aux originales, pas forcément celles qu’on voulait entendre ce soir dans une setlist qui paraîtra un poil courte malgré la générosité du show. Un peu comme son dernier album, My Brightest Diamond a démarré son set pied au plancher en envoyant rapidement ses pistes les plus énergiques avant de doucement piocher dans le reste de sa disco pour rarement choisir les plus rythmées. Cela n’empêche pas à la farfelue « Appels + Oranjes » de marquer des points mais on aurait aimé que l’ensemble soit plus percutant.

Devant la richesse du catalogue, on pourrait rester sur notre faim. Mais au bout de 2 rappels dont 3 derniers morceaux joués seule, nous ne jouerons pas les pisses-froids. Deux reprises (« Fever » chantée en partie dans la fosse, « Feeling Good » et une version francisée de « This is my Hand » nous renvoient à la maison, malgré de chauds applaudissements pour un énième retour sur scène. Une variante du morceau que vous pourrez retrouver le 10 novembre dans l’émission Label Pop sur France Musique.