Bilan 2017 par Pugilat (la réincarnation de Marku)

Seulement trois phénomènes réussissent à réunir le peuple français : la mort de ses idoles, les épopées de l’équipe de France de football et la haine cristalline envers Manuel Valls. Mon top 2017, lui, a plutôt tendance à diviser.

 

Les disques

The Body & Full of Hell – Ascending a Mountain of Heavy Light

Berceau d’immondices grotesques et grand-guignolesques pour les uns, exemple à suivre pour les autres — lassé depuis belle lurette par l’immobilisme du « metal », laisse-moi te dire que j’ai vite choisi mon camp.

Drab Majesty – The Demonstration

Drab Majesty a la pureté d’un crépuscule et évoque les grands espaces, les routes côtières désertes, les vieux tubes new wave oubliés, la douceur, la douleur, les gothiques à la plage et tout un tas de métaphores pétées qui ne rendront jamais assez grâce à ce grand album.

Thundercat – Drunk

Bassiste de Suicidal Tendencies à 16 ans, musicien de session d’Erykah Badu un poil plus tard, épicentre créatif de l’acclamé To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar dans la foulée, médaille d’argent du rire le plus communicatif du monde (derrière Buzz Osborne), pote de Flying Lotus et Eric André : la vie de Stephen Bruner, alias Thundercat, est aussi belle qu’absurde et Drunk en est le parfait reflet.

Les chansons

Ventre de Biche – Parmi les chiens

Pas besoin de clim’ quand on se fait refroidir par le morceau français le plus déchirant de l’année.

The Garden – Clay

Partir du principe de toujours s’en battre les couilles : voilà une bonne résolution pour 2018. En tout cas, elle réussit aux jumeaux Shears depuis quelques années déjà.

Mac DeMarco – On the Level

Certes, il y a environ un million de raisons de détester Mac DeMarco, mais ce morceau et ses dents du bonheur sont deux bonnes raisons pour l’aimer sans compter.

Tyler, the Creator – Foreword

Il se comporte toujours comme un enfant pénible en manque d’attention, mais force est de constater que Tyler, the Creator est l’un des plus grands songwriters de sa génération.

Oh Sees – The Static God

L’humanité ne mérite pas vraiment John Dwyer.

Kendrick Lamar – PRIDE.

Artiste le plus surestimé de cette décennie, Kendrick Lamar sait néanmoins s’entourer des meilleurs, comme le prouve une nouvelle fois cet incroyable morceau produit par le très jeune prodige Steve Lacy (The Internet), qu’on verra partout en 2018.

Matt Martians – Found Me Some Acid Tonight

Ça dure 50 secondes et c’est pas du grind : entre neo soul et R&B psychédélique, le multi-instrumentiste Matt Martians (The Internet, Odd Future) signe un manifeste en faveur du LSD avec l’aide d’un certain… Steve Lacy. Tiens tiens.

Butter Bullets – Sou Sou

Le duo franc-comtois est très loin d’œuvrer pour le vivre ensemble mais il a quand même réussi à pondre un morceau qui met d’accord les crapules, les gargouilles et les mecs qui disent pas non à une petite trace de speed sur un capot en plein festival.

 

 

Et 2018 ?