FRANK CARTER ★ ANCIENNE BELGIQUE

Voilà un concert que j’attendais pas mal. Alors que Lolu semblait décider à « polluer » mon fil d’actualité facebook de ce rouquin au nom de pièce automobile, j’ai fini par me pencher sur le cas Frank Carter, bon point, j’aimais la pochette simple et incandescente et découvrais quelques temps plus tard le clip « Juggernaut », aka grosse claque dans ta tronche. Et ce, avant de  découvrir la sensibilité toute relative de « I Hate You » sur un premier disque m´ayant conquis aussi vite qu’un allemand en plein blitzkrieg. Enfin les allemands, ils aimaient pas les roux alors bon, peu de chance de se faire roux-ler dessus si Frank avait été de la « partie ». Lolilol

Have coke and smile.

Quoi qu’il en soit, nous y voilà, Bruxelles ma belle, 1h de route, une salle en plein coeur de la ville et désormais zone piétonne, c’est toujours plaisant de venir à l’AB (et de se finir le taux de cholestérol à coup de grosses frites de bâtard sur son lit de boulettes oignons chez Frit’land). BREF ! J’apprends néanmoins que ce soir, il n’y a pas UN Concert mais DEUX et que la tête d’affiche, c’est DubFX. Hein ? Mais du coup, Frank il est où ? Dans la salle club ? Haaaaaaan, j’ai eu peur moi en voyant tous ces punks à chien mal rasés de la tête (hé les altermondialistes, si vous rasez un côté, pensez à finir avec le second, ça vous donnera moins un air de hippie mal léché dans vos fringues à 300 boules).
Nan, ce soir, on sera bien au club, première fois que j’y passe, malgré les nombreuses années et concerts vus ici même. Le club, c’est une salle de 280 places qui s’avèrera pleine une fois le set des God Damn achevé. N’ayant vu que les dernières minutes, je ne peux juger de leur prestation, par contre, après avoir annoncé à un fan venu de Manchester que non, je n’ai pas de cocaïne sur moi à sniffer, je me retrouve vite au premier rang pour essayer d’assurer mes photos.

Il va nous mettre une roux-ste !

Oui, je me suis renseigné, j’ai vu Frank tenter de faire un circle pit aux Eurockéennes de Folie, je l’ai vu s’accrocher au plafond de certaines salles, je ne me leurre pas, ce soir je vais photographier en mode reporter de l’extrême, emporté par la foule qui nous traîne, nous entraîne, écrasés l’un contre l’autre, nous ne formons qu’un seul corps ! Une visionnaire du punk rock cette Edith on vous dit.
Le rouquin déboule sans perte ni fracas et se lance tête baissée dans le titre « Trouble », qui ne manquera pas d’allumer le feu et voir grandir la flamme dans nos yeux. Johnny le savait quand Frank passe par là, il ne se ménage pas, il tourne, retourne, tel un lion en cage, haranguant les premiers rangs, le tout pied au plancher et soutenu par des musiciens directement branchés les doigts dans la prise 220 volts.

Frank se fait vite trahir par son fleurissant -et mythique- costard, suant de tout son pis, preuve de la débauche physique consentie (faut dire que le combo d’enchainement avec « Fang » / « Rotten Blossom » / « Juggernaut » laisse peu de place à la poésie. Frank est en mode fatality et ne peut résister à faire sa spéciale, marchant sur le public de sa voix et de son corps, une fois, il est Moïse ouvrant la mer de spectateurs en deux pour y organiser un circle pit, une autre fois, il est Jésus marchant sur les eaux os de ses disciples. Frank propose, le public dispose, heureux d’assister à une performance où le son est, de plus, irréprochable, on le sait, on le voit, on l’entend, une putain de claque que ce live. Néanmoins, le roux n’est pas que fureur, il est aussi un dur au cœur tendre, il tentera bien d’interpréter totalement son titre « Beautiful Death » , hymne d’amour dédié à son beau-papa, mais notre ami coké de Manchester ne sait pas fermer sa bouche et il sera difficile pour le frontman d’aller au bout de ce titre « sometimes, we finish the song, sometimes not, thanks to this fucker. »

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Pas grave, le frontman n’est pas du genre à se comporter en diva, quand il n’aide pas les spectateurs à retrouver leurs lunettes, il les invite à slammer depuis la scène (quasiment tout le concert), il n’est qu’amour et générosité, balançant même de nouveaux titres comme « Modern Ruin » confirmant un peu plus que le titre « Lullaby » que certains semblent décrier n’est pas plus alarmant qu’un autre, « Snake Eyes » le prouvant dès le rappel qui finira d’ambiancer la salle avec un monstrueux « Devil Inside Of Me », avant le passage obligatoire « I Hate You ». On vous l’a dit, Frank n’est qu’amour. La preuve, si shooter au sein des pogos n’est jamais chose aisée, tout s’est passé dans une très bonne ambiance et apparemment, Carter est lui-même très surpris et heureux de l’accueil de ce soir, de ce samedi défouloir, et finira par inviter tout le public sur scène pour une invasion digne de ce nom et durant laquelle, il profitera d’un énième slam, porté aux cieux par ses propres fidèles. N’en jetez plus, le roux et sa bande de serpents nous auront régalé lors d’une soirée sans faute et pour laquelle il assurera même un SAV sans faille, prenant le temps de saluer chaque fan à la table du merchandising et ce, jusqu’au dernier, fan de Manchester bourré rembarré, compris !

I hate you too, Frank

Conclusion ? PUTAIN MAIS VIVEMENT 2017 POUR LA TOURNÉE SUIVANTE. Vous savez ce qu’il vous reste à aller voir, quand il repassera puisque le groupe devrait repartir sur les routes dès février 2017. En attendant, on vous recommande une énième fois le live des Eurockéennes pour vous faire une idée de ce que peut faire l’ex-frontman des Gallows avec ses Rattlesnakes (rendez-vous à 16 minutes pour le circle pit qu’il organise lui-même). On est heureusement bien loin d’une purge à la « Pure Love ».

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