Death From Above ✖︎ Outrage! Is Now

Death From Above se débarrasse de 1979 et délivre un troisième album 3 ans après The Physical World largement couvert dans nos colonnes avec une interview, deux reports et une chro. Avec trois skeuds en 15 ans et un break de 10 piges, on ne peut pas qualifier le duo de productif. Mais leur come-back était réussi avec des titres toujours aussi accrocheurs, dansants et violents. Avec à la prod Monsieur Eric « Guitares de Songs for the Deaf » Valentine, que donne Outrage! Is Now?

Une (très) mauvaise première impression.

Pour poser le cadre, je n’ai pas souvenir d’une première écoute aussi désastreuse pour un artiste dont j’apprécie le travail. Cette écoute au casque s’est soldé par un constat alarmant : un son lisse, des compositions sans souffle, ni coffre et une vraie foirade générale à l’arrivée. Aucun tube, aucun riff agressif, aucun éclat dans une tracklist d’une pauvreté incontestable. Dans un contexte où les duos comme Royal Blood ou DZ Deathrays pullulent, DFA se cassait la gueule. A tel point que la deuxième écoute a été une véritable épreuve à démarrer. La voix s’y fait extrêmement gentillette, les guitares n’ont aucune âpreté et qui ira secouer la tête sur cette batterie ? Hormis « Freeze Me« , rien à se caler sous la dent dans cet océan tiède de punk-rock déjà entendu un bon milliard de fois. On pense parfois à du sous Wolfmother, comme sur le riff introductif de « Nomad« .

Et une semaine se passe avant que je ne laisse une seconde chance. Autre contexte, autre matériel et les choses s’améliorent. Peut-être avais-je fais le deuil de l’agression sonore habituelle des DFA mais je crie moins à la soupe. Les morceaux s’enchaînent sans déplaisir avec quelques réussites dont « Never Swim Alone » et « Freeze Me« . Malgré de grosses baisses de tension et une inspiration très limitée : « Statues » tourne à vide, le morceau titre est très pauvre aussi avec son unique couplet et son refrain répété à l’infini, « All I C is U & Me » tombe à plat. Que dire de la faiblarde « Holy Books » qui clot l’album ou des deux mastodontes assez répétitifs que sont « Moonlight » et « NVR 4EVR » ? Globalement le disque livre quasi immédiatement ce qu’il a à offrir et ce manque de second souffle le plombe. Le chant très maniéré de Sebastien Grainger est parfois agaçant et on sent que le duo essaie insidieusement de changer de cadence. Les années passent et ils ne peuvent aller plus vite que leurs homologues nouvellement arrivé dans le game. En ralentissant le tempo, ils n’ont pas forcément réussi à améliorer la qualité de leurs compos. La réécoute de The Physical World ne fait pas de doute : ce troisième disque marque le pas sévèrement et son impact est plutôt insignifiant. Récemment annoncé en première partie de la tournée européenne des At The Drive In, ce sera l’occaz de constater si O!IN survit mieux à l’épreuve du live. Exercice où le groupe n’a pas toujours été trop à l’aise, on surveillera ça de près…