Perturbator ✖︎ The Uncanny Valley

Mine de rien, Perturbator (James Kent en vrai) sort avec « The Uncanny Valley », son quatrième LP depuis 2012. Probablement un des plus exposés ces derniers temps avec son comparse plus sombre encore Carpenter Brut, tous deux représentants actuels de la synthwave 80’s à la française et tous deux présents sur l’OST des excellents jeux Hotline Miami 1 et 2, ils mélangent sons synthétiques et ambiances plus rock – voir métal – la particularité de Perturbator étant de créer un univers autour de ses compos. Si cet album, en français la vallée dérangeante ne surprendra pas forcément – sauf en quelques rares cas –  (on sait que le français manie son genre de fort belle manière)  la thématique qu’il aborde a le mérite d’être intéressante.

Les robots

Perturbator-TUVLa vallée dérangeante est une théorie d’origine japonaise partant du postulat que plus un robot humanoïde singe l’être humain, plus ses défauts et imperfections apparaissent comme monstrueux. Nous voici alors plongés dans la peau d’un motard casqué accompagné d’une jeune humanoïde luttant contre un obscur groupe répandant sa mauvaise parole à travers une religion factice, en vue d’éradiquer l’espèce robotique. D’entrée de jeu, « Néo Tokyo » nous plonge dans l’ambiance. nous voici parachutés dans un univers aussi noir que violent. Rien n’est fait pour nous ménager au cours de l’écoute des 13 titres du LP. Tout est affaire d’ambiance ici. On imagine l’histoire se dérouler dans un univers cyberpunk, la nuit, errant au travers de ruelles peu engageantes. Peu de place à l’optimisme, parfois à la limite oppressant, mais avec quelques moments de répit, fort heureusement, comme avec l’atmosphérique jazzy « Femme Fatale ».

 

Nocturne City

L’impression d’être plongé dans l’action est constante. Plus particulièrement l’action d’un animé 16 bits d’anticipation survolté. Le rythme ne ralentit finalement que peu sur l’heure que dure cet album, hormis lors de quelques rares interludes, la poisse des ruelles sombres de Nocturne City se laissant goûter sans lassitude. Et ce ne sont pas les quelques riffs de guitares ajoutés par Kent qui viendront ternir le tableau glauque mais jouissif d’un « Uncanny Valley » révélant un français aux allures du meilleur de Justice, ou d’un Kavinsky. On a déjà hâte de voir/écouter le prochain épisode.

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