Red Hot Chili Peppers – I’m With You

Comme John Frusciante a bien fait de partir. Quitter le navire avant qu’il sombre pour faire cavalier seul était une bonne idée. D’aucuns ont déjà avancé que sans lui, les Red Hot Chili Peppers étaient sûrs de perdre en qualité. Pourtant, sa présence n’a pas empêché Stadium Arcadium d’être mauvais. C’est pour ça qu’il est parti d’ailleurs.

Avec I’m With You, les Red Hot sont maintenant la personnification de leur ville Los Angeles : déclinant, surfait et m’as-tu-vu. Le clip de The Adventure of Rain Dance Maggie ne fait que confirmer ce dernier point en servant de toile de fond à tout l’album. Le groupe joue sur un toit d’immeuble ce qui être censé être le single, soit la meilleure chanson du disque. Pendant que la moitié du public qui s’est ameuté s’ennuie à mourir mais veut rester pour être gentil, le quatuor donne sa caricature en spectacle. Flea torse nu continue ses logorrhées de basse aussi démonstratives que bateau. Anthony sautille et arbore un look improbable histoire de montrer qu’il est toujours cool. Chad tape sur ses fûts en bougeant la tête d’avant en arrière comme s’il y avait une surcharge de groove. Le petit guitariste remplaçant, Josh Klinghoffer, se fait discret lui. Il sait que la meilleure façon de ne pas décevoir les fans amateurs de bons solos, c’est tout simplement de ne pas en jouer. Pas la peine de lui jeter la pierre.

Des pierres, c’est aux autres qu’il faut en jeter. Les trois clowns se reposent sur des faux lauriers. Hormis le plan grosse basse dans le couplet puis refrain super radio-friendly auquel on a déjà eu droit à multiples reprises, les chansons d’I’m With You sont des clones. Seul le titre Factory Of Faith a un semblant de mélodie. L’écoute de cet album est presque insupportable. Comment un groupe réputé excentrique peut-il à ce point ne pas l’être ? Peut-être qu’à force de se prétendre comme tel, on dessine au fil du temps son propre cercle de convenances pour en devenir le centre. On adoucit ensuite les bords avec les autres cercles pour se croiser et au final on ne ressemble plus à rien. Les Red Hot sont devenus un monstre hybride entre funk mollassonne et pop doucereuse, comme un bonbon acidulé qu’on aurait sucé jusqu’à ce qu’il n’ait plus de goût. Regardez la pochette, il s’agit peut-être de cette pilule blanchâtre sur laquelle une mouche s’est posée. Avec un tel album, on comprend bien que les sucreries soient mauvaises pour la santé.