Énième production signée du poulpesque Omar Rodriguez-Lopez présent également à la basse, Le Butcherettes est un trio portée par sa chanteuse forte en gueule, Teri Gender Bender. Aussi affiliée à ce cher Omar pour Bosnian Rainbows, elle habite littéralement son chant et ce n’est pas une façon de parler. Chuchotements névrotiques, envolées hurlées ou cris frénétiques et hystériques, son timbre est très proche de celui de Karen O comme peut l’illustrer ‘Demon Stuck In Your Eye‘.
La particularité de Cry is for the flies, c’est aussi ses guests. Henry Rollins vient poser un slam via sa grande passion pour le spoken word et Shirley Manson vient nous rappeler son existence au gré d’un refrain. Quelques feats qui trompent l’ennui mais qui ne viennent pas enrichir un son qui tourne. Les claviers psychés appuyés dans le mix ou les ponts toujours là pour donner une couche supplémentaire en fin de morceaux se suffisent à eux-mêmes.
A l’instar de leur autre projet, Le Butcherettes offre ce petit touché nineties, ce qu’il faut de patate et des morceaux efficaces jamais loin de la barre des 3.30. Histoire de nous pondre des morceaux efficaces comme ‘Your Weakness Gives Me Life‘, sorte de power pop énervée et bien troussée ou la petite balade échappée dans la tracklist qu’est ‘Shame, You’re All I Got Left‘. Hélas quelques morceaux irritants font partie du voyage comme ‘My Child‘
Comme on a pu le découvrir en première partie d’Antemasque à la Gaïté Lyrique, le groupe ne démérite pas en concert et a fait office de chauffeur de salle idéal. Comparativement à leur premier album Sin Sin Sin qui restait bas du front dans l’ensemble et globalement agaçant, il prend des galons avec cette sortie enregistrée quasiment dans la foulée mais mis en stand-by le temps de l’éclosion de Bosnian Rainbows. Au vu de l’évolution, on peut sagement surveiller la suite déjà prévue pour l’année prochaine avec un album entièrement en espagnol selon les bruits qui courent.