Eels – Shootenanny!

Que c’est bon d’entendre à nouveau ce ton si propre à Mr. E, aka Mark Oliver Everett, ce chant toujours aussi noir et nourri d’une certaine mélancolie. Qu’il est bon de se remémorer les débuts de Eels lors de ‘Beautiful Freak‘ ou de l’anachronique ‘Daisies Of The Galaxies‘. Et qu’il est bon ce nouvel album ‘Shootenanny!‘ à s’écouter et se réecouter…

Il est vrai que la carrière d’un groupe tel que Eels ne peut être un sans faute: débuter avec une perle est toujours dur pour garder un public de la première heure, et forcémment, le groupe va évoluer, en l’occurence vers l’electro-rock lors du plus pondéré ‘Souljacker‘, où le groupe perdait un peu de son univers se plongeant dans un rock qui ne lui était pas particulièrement approprié. Et là, la chose est corrigée avec ‘Shootenanny!‘ et c’est tant mieux. Non, ce n’est pas un ‘Beautiful Freak‘, mais tout simplement un gros rassemblement d’expériences accumulées le long de ses 6 années de service. On y retrouve de tout et que du meilleurs. Ainsi le rock n’ roll de ‘Souljacker‘ se retrouve dans ‘All In A Day’s Work‘ tandis qu’un peu de ‘Beautiful Freak‘ s’exprime dans ‘Saturday Morning‘, grande chanson entrainante à écouter avec les oiseaux et des gens souriant autour au risque d’être frustré malgré les paroles contant l’histoire d’un gosse qui s’ennuie et qui ne veut pas aller en cours… Et comme à l’habitude d’Eels, les mélodies toujours aussi gaies entrent en contradiction avec les paroles où Mr. E fait par de sa solitude (‘Lone Wolf‘) , de drogue et de débauche. Eels semble toujours être un moyen d’introspection pour Mark et sans vouloir être -trop- opportuniste, c’est tant mieux. On tombe justement dans le blues lors d »Agony‘ ou dans la trop grande déprimante ‘Numbered Days‘… et là intervient ‘Fashion Awards‘, sorte de remake de ‘Selective Memory‘ qui vient nous achever à coup de voix enfantine.

Et parce que chez nous à Visual, on est des grands masos dépressifs, on se repasse le cd en boucle. Non en fait, pas pour ça, mais parce que cet album est tout simplement indispensable. Chapeau l’artiste!