Scars On Broadway – Scars On Broadway

Si Daron Malakian nous avait grave gonflés sur les derniers albums des System Of A Down par ses parties de chant de plus en plus envahissantes, il était normal que l’envie de briller sous les spotlights n’éclate au grand jour sous la forme d’un album. Saluons tout de même l’initiative d’un musicien aussi sympathique qu’un Lars Ullrich mais qui, à la différence du batteur des Mets, a eu le courage de monter son projet afin de satisfaire ses envies de devenir calife à la place du calife.

Alors que dire de cet album ? Avant tout qu’il n’a rien à voir à priori avec le métal des System, ici on tape plus dans le rock avec des titres de courte durée pour aller à l’essentiel. Non en fait, je me trompe, ça a à voir avec les SOAD mais pas comme on les aime, c’est-à-dire que là on va plutôt taper dans le ‘Mesmerize‘/’Hypnotize‘ et dériver vers un rock moins assumé par la formation arménienne. Á cette image, on retiendra des titres peu convaincants et un poil barbants (poil… Daron… barbant… humour) tels que ‘Funny‘, le formaté ‘Insane‘, l’artificiellement survolté et pseudo électro ‘Chemicals‘, le passable ‘Universe‘ ou encore la ballade radio friendly ‘3005‘. Néanmoins, je ne peux enfoncer totalement cet album qui aurait très sérieusement gagné à être plus concentré si on avait pris la peine de retirer quelques titres franchement dispensables (‘Whoring Streets‘ par exemple) ! Car cet éponyme contient quelques titres pas trop mal foutus au-delà des singles martelés ‘They Say‘ et ‘World Long Gone‘ qui ont fini par m’avoir à l’usure avec leurs riffs tranchants et cette batterie impeccable et sans extravagance de John Dolmayan (ce qui est un peu le cas aussi sur ‘Serious‘, titre d’ouverture du skeud). On s’arrêtera peut-être un peu plus sur les titres plus barrés et du coup pouvant rappeler un peu plus SOAD (en version light, oui que voulez-vous, le coca n’est plus ce qu’il était). Évoquons donc ‘Exploding/Reloading‘ et son clavier barré mais surtout ‘Stoner Hate‘ qui est du pur System et qui disons-le, fait très plaisir à entendre. Rappelant par là-même que Daron, malgré sa personnalité un peu envahissante, a été important dans l’émergence du groupe arménien en termes de musicalité. ‘Kill Each Other/Live Forever‘ fait montre d’un véritable sens du riff du guitariste/chanteur quand il ne se fait pas trop démonstratif en chant (tel que sur ‘Babylon‘ et ce, malgré une fin de titre pas dégueu). C’est bien beau de faire des vocalises mais quand ça se ressemble sur plusieurs morceaux, ça devient ennuyeux voire irritant. Plus agréable, ‘Enemy‘ surprend véritablement son monde avec son intro digne des Red Hot Chili Peppers et qui se révèlera être un titre digne d’une montagne russe avec son passage calme et quelque peu psychédélique (Daron chantant ‘We’re on drugs […] do you like drugs ?‘) pour mieux repartir. Dernier titre à se faire connaître, un ‘Cute Machines‘ nerveux et puissant plutôt sympa.

Alors oui, franchement, cet album m’a surpris, même si j’avoue que certains titres me semblent redondants dans le style de chant et dans leur construction. Mais retirez-les et vous récupèrerez un album pas dégueu auquel néanmoins, il manque LE single qui déboite tout. Car vous aurez beau dire et malgré tous ses efforts, Daron ne nous refile qu’un demi-SOAD et de ce côté-là, si le but était de s’émanciper c’est quelque peu loupé !