MUNK – Cloudbuster

La pochette m’attira comme un junkie en manque, je déboulais à pas vifs vers mon ultime but et arracha furtivement le CD avec le soulagement d’avoir comblé ce manque. Sans l’observer plus intensément je savais pertinemment que ce disque n’allait pas être un bon disque rock, mais une délicieuse furie instrumentale, coincée entre deux époques.

Mathias Modica alias MUNK est un compositeur subtil et rusé, co-fondateur et actuelle machine à invention du label d’électro allemand Gomma. Barré du début à la fin, ‘Cloudbuster‘ ressemble à un immense mix de styles et performances, inspiré par une electro-pop sautillante et simpliste entre rythmes brumeux et mélodies cocasses. Asia Argento fredonne sur quelques morceaux, y ajoutant une dose de perfection indéfinissable.

On croise sur l’opus un alléchant morceau culinaire à l’esprit tordu parlant d’un répugnance totale pour le lait et la limonade, et d’un penchant avéré pour les bananes (‘ No milk ‘). On se fait également surprendre par la sensualité jouissive du titre ‘ Il Gatto ‘ murmuré par un espagnol traînant et à l’instrumentation effacée, suivi d’une chanson instrumentale poussiéreuse et intrépide, rythmée par un piano antique et suffocant (‘ PsychoMagic ‘). Puis l’envie de danser nous attrape, et sans refuser on se laisse prendre.

Un album oppressant à majorité instrumentale vertigineusement agité de sons sophistiqués et étouffés. Et l’ambiance est glauque.