Interview ☭ Metz

C’est au lendemain d’une cuite assez épique au Rhum Coca que je me retrouve devant les Metz. Canadiens purs souches originaires d’Ottawa, rencontrés à Toronto, le trio m’accorde une petite demie heure de son temps pour discuter passé, présent, futur… La vie quoi ! L’occasion de se rendre compte qu’ils sont aussi cools « en vrai » qu’enragés sur scène.

Je vous ai vus il y a 18 mois à Lille dans le nord de la France et c’était vraiment très bon. Maintenant pour vous ça fait 2 ans que vous tournez alors quelles sont les prochaines étapes ?
On ne fera pas de pause. On n’arrêtera peut-être les concerts pendant un temps. Ce qu’on essaie déjà de faire mais on nous propose des choses excellentes comme venir ici donc on ne peut pas refuser. On a joué la version hivernale de la Route du Rock il y a quelques mois et mec, je suis impatient ! Après, on retourne à la maison pour y enregistrer le nouvel album dès le mois de septembre.

Concrètement, vous savez combien de temps ça va vous prendre ? Avez-vous déjà des morceaux dans la boîte ?
Avec un peu de bol, pas trop longtemps. Ca prendra le temps qu’il faudra.

Pour le premier par exemple, ça vous a pris combien de temps ?
Difficile à dire parce qu’à cette époque on le faisait « à mi-temps » : après le boulot, les week-ends… On attendait de voir à quoi ça ressemblait. Maintenant, on a plus de temps à y consacrer donc on va essayer de le faire dans un temps plus concis.

Pendant la tournée, vous avez essayé d’enregistrer ou de composer ou vous vous concentrez sur le live ?
On brainstorme mais on ne compose pas. On préfère composer à la maison. On a passé vraiment beaucoup de temps à discuter de ce qu’on voulait faire, comment on voudrait sonner pour le prochain mais cela ne prend pas tant que nous sommes pas posés à la maison un petit moment.

Des chansons se sont tout de même ajoutés au set ?
Oui, quelques-unes. On en ajoute sur la route. Certaines font quelques dates et repartent. D’autres restent et elles seront sur le disque.

Quelle orientation voulez-vous donner à ce prochain album ? Botter des culs et aller droit au but comme sur le premier ?
On veut définitivement botter des culs. On a déjà les 2 premières chansons et les « séquences » de l’album et ce ne sera pas la même chose exactement. On veut bien sûr capitaliser sur ce qu’on a fait et aller plus loin musicalement.

J’ai lu dans vos interviews que vous considérez vos concerts comme un bloc, très rapide. Pourtant, vous citez un de vos derniers morceaux (Get Off) comme le climax où vous amusez à le rallonger. Doit-on y voir une piste pour la suite ?
Je pense qu’il y aura de la place pour ça. Plus de mélodies, plus de temps, plus de patience et parfois plus rapide, plus oppressant et agressif. Un mélange de neuf et d’ancien en somme.

J’ai lu que votre tour bus aux USA et au Canada est en réalité un van que l’un de vous a acheté lui-même et qu’il compte plus de 300 000 kilomètres. Qu’en est-il aujourd’hui, toujours vivant ?
400 000 kms en fait ! C’est notre trèfle à 4 feuilles. Hayden l’a acheté lorsqu’il avait 18 ans et ce truc a toujours été avec nous pour tout ce qui nous est arrivé.

(Le batteur prend la parole en tant que possesseur de la bête)

Je l’ai acheté à 20 ans environ parce que je me disais que je voulais faire des concerts et que ce serait pratique pour bouger du matos.

(Ed, le chanteur, le vanne en disant que son idée était sacrément prémonitoire.)

Vous l’utilisez seulement aux States ou vous descendez en Amérique du Sud avec ?
Non. L’Amérique du Sud, c’est beaucoup trop loin. On n’est jamais allés au Mexique donc on l’amène « que » pour le Canada et les Etats-Unis.

Question classique mais comme le groupe est jeune, je vous la pose. Quand est-ce que vous avez démarré ?
Il y a toujours une confusion entre nous là-dessus et plusieurs réponses. Hayden et moi on a commencé le groupe il y a longtemps à Ottawa avant de rencontrer Chris à Toronto. Là où ça a changé et que j’ai commencé à me projeter vers ce que le groupe est devenu aujourd’hui. 4 ou 5 ans je dirais. Quand on a commencé à faire des lives.

Est-ce que vous avez accompli certains de vos rêves d’enfants ? Comme je sais pas, rencontrer tel mec de tel groupe ?
Ok, j’en ai un pour toi. On a joué à Gothenberg la semaine dernière. On se pointe, on s’assoit avec notre pote Franck qui bosse avec nous via Sub Pop. Je regarde autour de nous et là Dennis Lick de Refused dépasse des barrières. Il jouait le soir même pour un show dans le cadre de la reformation de Refused. On a donc eu l’occasion de traîner avec lui, de parler avec et le show était canon. J’ai pu aussi rencontré Steven McDonald, ce qui fut aussi quelque chose de spécial pour moi. La réponse est simple : on a été chanceux à mort de pouvoir se retrouver dans ce genre de situations.

On n’a jamais eu de but précis avec le groupe mais il est assez facile d’affirmer que nous sommes allés plus loin que tout ce que nous aurions pu imaginer. C’est un plaisir et un pied incroyable de pouvoir vivre ce qu’on fait à l’heure actuelle. A chaque fois, c’est canon et on s’emmerde jamais. Bien sûr, partager la scène avec des figures de notre enfance en fait partie.

Quel est le souvenir le plus malade ou le plus relou de vos tournées pour le moment ? Que vous pouvez dire en public bien sûr.
(Chris, le bassiste, prend la parole)

J’ai joué une fois à Boston et j’étais super malade sur scène. C’est littéralement le truc le plus malade qui me soit arrivé. (rires) J’étais en train de crever pendant 12 heures, après j’ai pris l’avion et tout du long c’était l’horreur également.

J’ai eu un souvenir assez dingue, en relation avec vous. Il y a 10 jours, j’étais sur la route des vacances avec ma copine et j’écoutais votre album. Lorsqu’une bagnole s’est littéralement rabattu sur moi à 120 kms/heure sur l’autoroute. J’ai voulu l’éviter avec un coup de volant à gauche, j’ai voulu éviter la barrière centrale avec un coup de volant à droite et je me suis retrouvé à percuter une bagnole en latéral. Ma caisse se retourne, ça fait des étincelles de partout, tous les carreaux pètent, deux tonneaux : la totale. La voiture se retrouve à glisser sur le toit jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence.
Merde, wow et ça va ??? Pas de flashbacks ou de cauchemars ?

Oui, aucun problème. Pas de blessés, un seul cauchemar au compteur. Par contre, j’ai retrouvé le téléphone qui passait le son après l’accident et c’était le morceau « Knife in the Water ». Maintenant, je vous considère comme une sorte de trèfle à 4 feuilles mais… je n’écouterais plus jamais votre album dans ma bagnole !
Je ferais la même chose, mec ! « Soundtrack to a Carcrash », ça parait logique en fait…(rires)

Vous pouvez l’utiliser comme titre pour le prochain album, ce serait un beau clin d’oeil ! Question débile : vous êtes allés à Metz ?
On y est allés avec Hayden, il y a des années avec un autre groupe. On a fait une soirée de malade et c’est la première fois qu’on a vus le mot. Ce n’est pas une référence à cette ville, je le dis toujours en interview. C’est juste qu’on adore comme ça sonne et à quoi le nom ressemble. Mais on n’a jamais joué là-bas.

A chaque fois qu’un de nos potes passe par là, il nous envoie un message. On fait : « ah, ok ».

On veut faire un album live là-bas : Metz in Metz. Si quelqu’un lit ça, faisons-le !

D’autres dates en route ?
C’était prévu mais Jabberwocky est annulé… C’était demain à Londres mais on va organiser un show nous même là-bas. C’est con que ce festival soit annulé parce qu’il y avait plein de groupes cools qui participaient et j’aurais bien voulu les voir.

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ? Des nouvelles sorties, des vieux classiques ?
Amen Dunes, le dernier. J’adore pour le van, c’est super chill.
Le Angel Olsen, j’aurais bien voulu la voir ici d’ailleurs mais c’était la veille.
On écoute du son vachement mélo en fait. (rires)

Quelle était votre pire expérience en tant que Metz ?
Je pense que le pire des trucs, c’est d’avoir perdu notre matos l’été dernier en Europe en Allemagne. Air Berlin a perdu notre matos et nos bagages et a fermé tout le SAV : hotline, mails… On a du se démerder pour pondre les 3 shows qu’on avait à faire, c’était dur mais on a réussi.

On ne reverra jamais nos guitares mais rien de plus. Jamais de trucs graves ou de bagarres entre nous. On est vraiment chanceux pour l’instant.

Je pensais à rien d’horrible, juste je sais pas vous détestez les interviews, attendre après un avion, un concert…
Oui, tu peux poireauter mais c’est pas grave. Là, j’ai juste envie de rester assis au soleil.

Et aujourd’hui un peu de temps pour les concerts ?
Le line-up aujourd’hui est génial, vraiment excellent. Tellement de groupes qu’on a envie de voir. Nos potes de Protomartyr par exemple. C’est la Route du Rock so let’s fucking rock !

Donc on se revoit début d’année prochaine pour l’album !
Oui carrément, on va tout faire pour que ce soit dans ce timing là ! Merci pour l’interview !

Merci les gars, j’attends vraiment la suite en 2015 ! Merci pour votre temps, c’était top, je vous souhaite un bon concert et le meilleur pour la suite.