General Elektriks en concert à Lille 2016

General Elektriks ★ L’Aéronef

En cette fin mars, l’Aéronef nous gâte avec une soirée groovy, basse qui ronronne et batterie qui frétille, le cul aux aguets, portée par les deux références scéniques General Elektriks et Guts.

Avertissement : Lecteur-lectrice de Visual, ce live-report ne concerne aucun groupe de doom-metal de fossoyeur, ni d’indie-rock-qui-sonne-comme-dans-les-90s, ni même de musique industrielle déviante. Pensez à vous humidifier la nuque avant de plonger dans sa lecture.

L’enfer des premières parties

En général, quand la première partie consiste en un groupe sans rapport booké par des tourneurs COTOREP, c’est toujours la fois où t’arrives par miracle en avance, si possible seul. Par contre, quand tu as un groupe du standing de Guts et son live-band, tu te démerdes pour que ton apéro-pates-carbo-métro te prenne une demi-heure de plus.

Résultat : il ne reste plus que deux chansons à jouer à Guts quand je mets enfin les pieds dans la salle de l’Aéronef — que je découvre au passage. « Man Funk » et son groove lancinant me font rentrer comme il faut dans la soirée, porté par la chaleur de la voix de Leron Thomas. Pour (déjà) finir, Guts claque son arme fatale : son tout premier tube « And The Leaving Is Easy ». Le live-band est au taquet, bien qu’un brin frustré de se taper l’ouverture, l’ex-producteur d’Alliance Ethnik joue le chef d’orchestre et harangue la foule comme un chauffeur de salle zélé. 4 minutes et c’est plié, on se retrouve déjà dehors clope au bec, comme le serait la victime d’un éjaculateur précoce après l’amour.

Pour les frontaliers (ou les Belges) que ça peut intéresser, il fêtera son anniversaire à Bruxelles le 14 avril, dans une soirée qui ressemblera plus à une partouze géante qu’à ce court instant de jouissance bâclé.

Général éclectique

C’est sur son nouveau single « Angle Boogie » que le Général lance l’attaque, un brin timide. Je serais tenté de te décrire la suite du tracklist, chanson par chanson, avec leur qualité, leur intensité, la réceptivité de la foule, l’humidité de l’air et le nombre de personnes qui filment avec leur smartphone, mais plusieurs problèmes se posent :

  1. J’ai une mémoire de merde.
  2. Il y a eu BEAUCOUP de titres joués.
  3. Quand même, leurs chansons se ressemblent beaucoup.
  4. Tu t’en fous éperdument.

Alors du coup je vais te parler du groupe, qui est notamment composé du seul punk au Monde à jouer du vibraphone (sorte de xylophone un peu plus gros, mais quand même pas bien viril), d’un bassiste nommé Jessie Chaton, sorte de croisement entre le mec qui montre les cases dans Kamoulox, Michel Berger en soirée échangiste avec les lunettes d’Alain Delon ; et du frontman Hervé Salters qui a autant de charisme qu’un père de famille au rayon lingettes d’un supermarché.

jessie chaton de general elektriks : michel berger kamoulox lunettes
Crédit photo du bas : Marc Termine

Si tu ne connais pas General Elektriks, c’est le projet du RV Salters précité, fondu de claviers analogiques tout droit sortis des 70s et de Prince — ce qui est somme toute assez logique. Le gars a écrit une chanson sur son expérience vécue à un aéroport aux States, où on lui a fait remarquer qu’il n’avait plus d’empreinte digitale à force de martyriser des touches de piano et claviers en tout genre. Cela décrit assez bien le personnage.

Général électrique

Ce qui nous ramène au live, puisque je tire cette anecdote d’un de ses speechs d’entre chansons. Chansons qui, même si elles ne brillent pas toujours par leur originalité, font sacrément bouger du cul. L’album « Good City For Dreamers » (leur meilleur) est bien mis à l’honneur, avec le tube « Raid the Radio », leur faire-valoir rock un brin neuneu « Helicopter », qui donne envie de faire du crowdsurfing en hélicobite – tout un concept, ou la démentielle « David Lynch Moment » qui s’étale sur la longueur comme ma bite le long de ma jambe sur leur album d’inédits et de remixes « Back Alley Cuts ».

Les nouveaux titres ne sont pas en reste, on prend un plaisir non dissimulé sur « Whisper To Me » ou « Migration Feathers », qui sans atteindre le niveau de leurs illustres aînés font groover comme il faut.

(Re)call me maybe

C’est alors que commence un espèce du marathon de rappels, qui pourrait servir d’écrémage à la salle tant chaque départ de la scène équivaut à une exode du public. Chacun permet au groupe de tester les nouveaux titres, pas toujours très heureux, mais aussi de claquer de vieux morceaux qui poutrent leur mère.

C’est ainsi qu’on entend cette bonne vieille « Little Lady », « Bloodshot Eyes » la démentielle « Tu M’intrigues » (l’un des tout meilleurs moments du live) et d’autres petites sucreries complétant à merveille la setlist.

De manière générale, ce live de General Elektriks n’a cessé d’osciller entre le très bon et le médiocre, avec un entrain certain. Les zicos font tous le boulot super bien, à côté du sautillant Hervé Salters qui a violenté son clavier en même temps que ses empreintes digitales.

Plus que la prestation, très bonne dans l’ensemble, c’est parfois la qualité toute relative des morceaux qui fait qu’on ne prend pas non plus son pied à 100%. Reste un excellent concert, aussi long qu’ils nous a rendu tout dur.

Merci encore à l’équipe de l’Aeronef pour l’entrée ainsi que la réactivité, coeur sur vous.