ANGUS & JULIA STONE ★ ZÉNITH DE LILLE

Si leur dernier passage dans la capitale des flandres s’était fait dans un Aéronef archi-complet, les Stone qui ne roulent pas pour Mick Jagger ont décidé de s’attaquer cette fois au Zénith. Exercice toujours périlleux sur lequel de nombreuses têtes d’affiche. Et si la date n’affiche pas complet, avouons que la foule aura plutôt bien répondu à l’appel avec une jauge bien remplie, ne nous y trompons pas.

La famille !

Ce soir, comme à mon habitude, je loupe la première partie qui semble pourtant à même de chauffer une salle qui va prendre des allures de chalet au fond des bois malgré la froideur de l’architecture typique d’un Zénith. Et dès le début, ce sont les voix différentes et pourtant complémentaires du frère et de la sœur qui font résonner à l’unisson les paroles de « Baudelaire » issu du dernier album « Snow » dont 10 titres seront interprétés ce soir ! Une très bonne chose puisque si je concède ne pas être initialement un amateur de pop folk, je dois avouer que ces deux-là vont vite se montrer à même de me faire changer d’avis, via des titres parfois sensibles («  Wherever You Are »), parfois enlevée (« Cellar Door » à vous coller des frissons) mais toujours avec pour toile de fond ces paroles qui semblent tellement caractériser cette relation frère/sœur parfois si compliquée, parfois si simple « If You Call Me, I’ll Be There » chantent-ils. Deux sensibilités exacerbées, l’un cherchant l’autre du regard et inversement, une complicité réelle et visible à laquelle il est difficile de rester insensible dans ce grand écrin de béton, pourtant les deux Stone vont amener une véritable chaleur par leur grain de voix et leurs mélodies. Deux têtes d’affiche désormais réconciliées et épaulées de leurs musiciens aussi discrets qu’efficaces et qui nous transportent gentiment dans un environnement sonore fait de volupté, une sorte de road trip auditif teinté d’une douce mélancolie  « I don’t mind if you wanna go anywhere, I’ll take you there ».

Julia Stone se fendra même du poème de Baudelaire, « Enivrez-vous » des Fleurs du Mal (qui aura bien sûr inspiré le titre éponyme sur l’album et en ouverture du concert), et si elle salue la « belle âme de son frère, cet artiste complet touche-à-tout », on m’aura fait remarquer, à juste titre, qu’Angus, tout en retenue, ne saura répondre que par un  » wonderful sœur « . Soit ! La pudeur (la maladresse, au choix) est toujours du côté masculin, semble-t-il.

J’ai envie d’aller couper du bois, c’est normal ?

Le public n’est pourtant pas en reste face à un duo assez prolixe, ça danse, ça se trémousse comme sur « Snow », titre éponyme qui nous donnera droit, bien évidemment, à un petit effet scénique de fort bon aloi avec… De faux flocons. Ha c’est quand même bien vu tout ça !
Finalement, ce live est à l’image du dernier opus écrit/produit par les deux Stone, plus « bohème » diront certains via des compositions directement connectées aux éléments de bout en bout et ce ne sont pas les visuels sur l’écran géant, trônant derrière le groupe, qui nous feront dire le contraire ! Lune rouge ascendante et solaire à la fois, faune graphique quasi mystique en arrière-plan, plans larges des océans ou encore des forêts. Ces visuels ne sont que le prolongement des vidéos balancées sur Youtube illustrant chaque titre de l’album de ces mêmes éléments (mers, rivières, l’eau à l’état liquide avant le retour à la montagne par les nuages).
Difficile de ne pas se laisser porter par le côté relaxant de la superbe et sensible « Bloodhound », pour autant, si Julia Stone décrit cet album comme une danse menée à deux, ceux-ci n’en oublient pas d’augmenter la cadence de leurs pas et de leurs instruments avec des titres comme « Who Do You Think You Are » . Bien évidemment, l’ultra tube « Big Jet Plane » produit par le producteur à succès Rick Rubin qui aura réconcilié les deux, n’est pas oublié et aura bien évidemment droit à son passage live.
Avouons que ce soir, encore une fois, Angus et Julia Stone auront su apporter toute la chaleur de leurs harmonies avec un dernier album qui m’avait déjà séduit au préalable et aura révélé toute sa saveur en live avec un concert que l’on croirait avoir vécu au coin du feu… dans une salle de 7000 places. « My House, Your House, maybe this is where we belong », ouaip, j’en frissonne encore.
J’en profite pour remercier Hana et Clara de Pias pour l’accréditation photos !
Setlist
  • Baudelaire
  • Make It out Alive
  • Cellar Door
  • Heart Beats Slow
  • Chateau
  • Wherever You Are
  • Bloodhound
  • Private Lawns
  • Who Do You Think You Are
  • Uptown Folks (Dope Lemon cover)
  • Nothing Else
  • Big Jet Plane
  • For You
  • My House Your House
  • Snow
  • Encore:
  • Oakwood
  • Harvest Moon (Neil Young cover)
  • Soldier