Ce serait franchement dommage voire stupide de bouder son plaisir sous prétexte que la police du bon goût nous l’a interdit, ou du moins fortement déconseillé. Votre bien aimé serviteur peut annoncer un travail irréprochable : les disques de la nouvelle scène rock parisienne qui déchire tout, il les a quasiment tous écouté, l’oreille curieuse priant à chaque fois pour dénicher la perle rare. Des perles il y en a, mais pas dans le sens objet précieux, non on a plus régulièrement pensé à des flatulences. Toujours est-il que dans ce marasme de frime, cet océan de médiocrité affligeante, ces Shades à peine plus convaincant que Thierry Hazard, les insupportables Naast et on en passe, un seul groupe surnageait et c’était les Plastiscines. Oui elles ont tous les défauts : ce sont des filles, elles nous emmerdent (à comprendre comme tu le souhaites cher lecteur), elles ne se mettent pas à poil et en plus elles sont plutôt jolies. Seul hic, sur leur ‘LP1‘, il y avait deux vraies chansons plutôt bien fichues, les seules dont on se souvient dans cette première vague d’album.
Ce qui justifie amplement une écoute de ce second disque qui est une vraie réussite. Léger, entrainant, franchement rock, rien à envier aux Donnas ou aux grungy Veruca Salt, les Plastiscines publient un disque rock solide, au son énorme, truffés de gimmicks et riffs accrocheurs (‘Barcelona‘), un son de basse surprenant, dansant avec des choeurs niveau cheerleaders mais très convaincants (‘Bitch‘), une balade dévastée pour le bal de fin d’année qui suinte le talent (‘I’m down‘). Surtout ‘About love‘ possède cette qualité d’être aussi primesautier que profond, un disque multi humeur qui marche à tous les coups. On pourra faire la fine bouche sur une ou deux compos mais l’ensemble tient franchement la route. Les Plastiscines livrent un bon petit disque auquel on souhaite un franc succès, si ce n’est pas ici alors outre atlantique car après tout si la France n’est pas prête à apprécier ‘About love‘, on imagine que d’autres le feront. De toutes façons, les Plastiscines nous emmerdent, non ?