Room 204 – Balloons

Huit titres, quinze minutes. L’album grindcore parfait ? Que pouic : Room 204 est revenu, entamant sa dizième année d’existence avec ce Balloons expéditif. Car oui, Room 204 ne fait pas dans la dentelle en matière de rock instrumental, orienté math. Titres courts, rapides et incisifs. Une guitare aride un peu Shellac, aux accents Don Caballero évidents (‘Dried Mangoes‘). Mais pas que. Et une batterie qui ponctue et frappe là où il faut (‘Base Ball Party‘).

Très équilibré en somme, pour un exercice de concision assez surprenant. Parce que finalement, le talent de Room 204 n’est pas dans l’exécution réussie d’un rock torturé, où l’expérimentation du riff se fond dans des compositions étonnamment accessibles (‘The Chinese Plot‘). Là où le duo est vraiment bon, c’est dans cet art du morceau d’une minute et cinq secondes (‘Hey Friendly J. !‘), où tout est dit. Accords revanchards, mélodies assassines et sèches. Parfois un peu prévisible (‘Bar Driving‘), Room 204 tisse vite fait bien fait une jolie toile d’araignée qui piège et ne donne même pas le temps de se rendre compte de la quantité de gifles sympathiques distribuées en si peu de temps.

Alors, le groupe n’échappe pas à quelques poncifs (l’extrêmement doncaballérien ‘Patrick Swayze‘), et se raccroche vite aux wagons du math conventionnel (le mix fait fortement penser à un Ahleuchatistas détroussé de sa basse). Mais la justesse du disque est impressionnante et laisse rêveur : oui oui, c’est possible de faire de la musique tarée en restant concis, rapide, et intéressant. Bien joué.