Local Natives – Gorilla Manor

Cinq jeunes californiens épris de musique et dotés de dégaines à faire pâmer n’importe quelle étudiante d’art appliqué, ce n’est pas le pitch d’un spin off de Dawson mais c’est la description du groupe Local Natives. Rangez vos fourches et éteignez vos bûchers, on est loin des bousasses infectes comme The Calling. On évoquera plutôt Vampire Weekend comme référence : une pop inventive, délicate et intelligente.

Local Natives fait de son mieux pour nous mettre à l’aise : les mélodies sont claires et agréables ; les voix douces, souvent doublées voire triplées flottent dans l’atmosphère comme un pétale de tulipe virevoltant au gré du d’une brise légère et nous font chavirer par la justesse de leurs choeurs (‘World News‘, ‘Wide eyes‘). Les sonorités exotiques donnent de jolies chansons bigarrées (‘Sun Hands‘) et non comme on aurait pu craindre des exercices de style un brin fumeux – remember ‘Cape Cod Kwassa Kwassa‘ de Vampire Weekend ou l’album de The Good, the Bad and The Queen.

Les américains ont un faible manifeste pour les percussions : les titres sont truffés de roulements, de rythmiques ingénieuses (‘Stranger Things‘) et de moments de bravoure (‘Who news who cares‘). Pourtant le tempo de ‘Gorilla Manor‘ est tranquille, les guitares n’ont que de rares occasions de s’électriser (‘Camera talk‘, ‘Sun Hands‘)

Local Natives a une très belle capacité à écrire de beaux morceaux dans la veine d’Elbow. Pour son premier album, le quintette rend une copie digne d’éloges. Il désigne le renouveau de la scène indé californienne, quelque peu orpheline depuis la fin de Grandaddy. Si on omet quelques morceaux qui tombent à plat (‘Cards & quarter‘, ‘Warning sign‘) la magie opère tout le long de l’album. Laissez-vous émerveiller.