Pulled Apart By Horses – Tough Love

Un second obus fait moins de dégâts quand il s’écrase dans le même cratère que le premier. Il fallait bien une bête image comme celle-ci pour saisir la substance de Tough Love et en rendre compte. Le deuxième album de Pulled Apart By Horses déçeverait presque. Oui, mais. Pas trop car néanmoins ça défonce quand on veut juste un shoot de décibels. Ça tombe bien, la prétention de ce groupe n’est justement pas d’offrir plus que ça.

Avoir pour seule mission d’envoyer la purée, c’est ce qui fait que Pulled Apart By Horses fédère sur scène. Ça lapide, ça gueule, ça transpire, ça réfléchit pas. Bref, Tough Love, c’est le même album que le précédent. Que du riff. V.E.N.O.M et Wolf Hand se détachent du reste, les autres titres galopent eux au même rythme qu’à l’étape antérieure. Du coup la surprise est moindre. On savait exactement à quoi s’attendre avant de presser le bouton Lecture. Il y a toujours le petit barbu qui postillonne sur son piercing au menton, les deux chevelus qui massent leur instrument, le chauve qui cogne ses fûts. Pourtant, on ne grince même pas des dents. Bromance Ain’t Dead, par exemple, à coup sûr un appel à fists, fait son affaire blues tabasseur sans reproche. Sans peur aussi, les Pulled Apart By Horses, qui enchaînent les mêmes plans rock comme une avalanche prévue dans les Alpes. Chez soi, ça peut presque laisser de marbre, mais en live, on ne veut que ça. On parie que l’intro de Shake Off The Curse ou de Degeneration Game, blanches de toute fioriture, feront danser et headbanguer sans merci ni de rien. Il n’y a pas à attendre plus de Pulled Apart By Horses, qui a mis les choses au clair dès le départ avec Back To The Fuck Yeah sur son premier opus. Fuck yeah, c’est tout. Pas la peine de demander son reste.

Tough Love parce que Pulled Apart By Horses enfonce la porte, même si elle est ouverte, sans se demander s’il y a quelqu’un de l’autre côté et ce qu’il pense de tout ça. Un raisonnement à la Fred Durst qu’on retrouve chez tous les branleurs de ce genre que, quelque part, on affectionne beaucoup.