Actress Hands – Boys need jazz

A quoi reconnaît-on un bon disque ? Une mélodie accrocheuse, un riff bien tronçonné ou une phrase subtilement poétique (« pourquoi quand je t’aime pas tu m’aimes que quand il fait nuit » ce genre) suffisent parfois à emporter l’adhésion. Ou encore l’aspect profond et décalé, l’artiste s’est « mis en danger », a « exploré de nouveaux territoires » et s’est « ouvert de nouveaux horizons ».
Parfois il suffit de dix bonnes chansons, sans autres prétentions que des mélodies, des choeurs, des refrains bien agencés.
C’est le cas du premier album de [url=]Actress Hands [url]ou comment cinq gars de Brighton arrivent à pondre un disque dont l’addiction arrive aussi vite qu’un divorce présidentiel.
Rien de révolutionnaire, on l’aura compris, [url=]Boys Need Jazz [url]offre des mélodies sucrés dans un emballage rugueux. C’est dans la subtilité que ce disque s’impose.
Le petit riff introducteur de « Snack Horse » parait tellement évident qu’on le méprise aux premiers abords. Et à peine deux jours plus tard, c’est vos amis qui vous feront remarquer que vous sifflotez le même air depuis, ah ben tiens, depuis 48heures. Il en va de même pour la majorité du disque.
[url=]Boys Need Jazz[url], produit par le guitariste Alex White, ne possède pas de tubes évidents (à part l’affolant « Come the summer days ») mais chaque chanson a de quoi créer son petit émoi. Que ce soit les choeurs de « Just before you take the first step », les accords en cascade de Do you have a heart? ou la montée en puissance délicate de la chanson titre le groupe emballe grâce à son style [url=]Teenage Fan Club [url](influence évidente tout au long du disque) matiné de [url=]Beach Boys [url]et de [url=]Pavement[url].
Les influences se distillent sans jamais menacer la personnalité des titres on navigue dans l’hommage plus que dans le plagiat (la basse new wave de « Never Run » la batterie Ronettes de « Stitches ») et le groupe n’est pas avare en idées ni en beauté. Ainsi l’outro de « Stitches » est l’une des plus belles choses entendues depuis des lunes. Tellement que le groupe tente de doubler la mise sur la suivante « Reducer » mais sans autant de succès.
Si ce n’est quelques redondances et quelques facilités ce premier album officiel (deux autres ont été produits auparavant mais jamais distribués) des anglais est une très belle réussite à réserver aux amoureux des mélodies brutes sur guitares distordues à la [url=]Jesus and Mary Chain[url] et de l’esprit indie-pop des années 90 dont [url=]Actress Hands[url] est l’un plus beaux représentants actuels.