Poppy No Good – Poppy No Good and the Phantom Band

Poppy No Good & The Phantom Band se résume à deux personnes : Yann Lambotin et Johan Le Bigot. Ensemble, à la manière de deux savants fous, ils viennent de mettre au point une formule qui ferait pâlir le docteur Jekyll de jalousie : l’inventivité de Beck dans ses moments les plus lo-fi couplée à des mélodies souvent imparables.
Ce premier opus réussit plus d’un tour de force.
Tout d’abord, il faut le souligner, ils ne sont que deux multi instrumentalistes, mais c’est bel et bien un groupe qu’on entend. Pas un bidouillage informatique. On est pas chez les Vines ici. Les chants alternés ne mettent jamais en péril la cohérence du disque, au contraire, ils donnent de la variété et élargissent le propos.
Ensuite Poppy No Good a le bon goût d’évoquer des sonorités de groupes connus sans jamais verser dans l’hommage au sens Oasis du terme. Les guitares de « Ma belle enfant sale » rappellent avec joie les Pixies des rares titres dépouillés de Bossanova. Pour continuer dans les Lutins, « Nothing » convoque l’angoisse de certains titres des Breeders.
Et puis il y a l’imparable « Alcohol », croisement du Velvet Underground et de Pavement au riff tout bonnement obsédant. « Yellow Moon » menace et réconforte dans un même mouvement alors que « Room » a la verve mélodique du Mutations de Beck dans ses accords.
On l’aura compris, ce premier album est une fort belle réussite (certains titres ont vraiment le je-ne-sais-quoi en plus), rappelant le meilleur de la scène lo-fi des années 90 (« Five » ou « The guy ») voire le White Light White Heat du Velvet Underground ou encore Sonic Youth.
Poppy No Good & The Phantom Band offre certaines parties de guitares assez renversantes par leur évidence mélodique, impossible de passer au travers de Room ou Alcohol et c’est avec joie qu’on remarque que Poppy No Good ne sonne jamais comme le groupe français typique loin des clones aux yeux mi-clos de Noir Désir et loin de la scène parisienne en vogue dans les mensuels féminins.
Ecoutez cet album et assistez en 9 titres à la naissance du Velvet breton