Sexypop – Never be the same

Franchement, Sexypop, on pouvait légitimement penser que c’était mort et enterré. Depuis la tournée coïncidant avec la sortie du très rock’n roll Strange Days début 2006, ils ont tout fait pour se faire oublier. Un site internet à l’abandon, un label qui ne communique plus sur eux, pas de date de concert, ça sentait la fin en eau de boudin. C’était mal connaître les angevins, qui reviennent en cette année 2008 avec un nouvel album, un esprit Do it yourself et une envie certaine d’en découdre.

Au premier abord, ce quatrième album, Never be the Same, semble mal porter son nom : On retrouve Sexypop tel qu’on l’avait laissé sur Strange Days : Des morceaux rock incisifs et catchy, avec de grosses influences pop punk, sans oublier la voix rugueuse du leader Pier. C’est bien simple, Sexypop n’a jamais autant mérité sa réputation de Foo Fighters français que sur cet album. En effet, le son se rapproche beaucoup des deux premiers albums de la bande à Dave Grohl, c’est à dire un son brut très direct, se rapprochant plus du punk-rock que des fin arrangements que l’on peut trouver sur Echoes, Silence, Patience & Grace. Cela aurait pu être rédhibitoire si les angevins se contentaient de copier les plans des Foos. Mais en écoutant l’album, les changements sautent à l’oreille, et justifient le titre de ce nouvel effort. Première constatation, Pier n’hésite plus à taper des gueulantes (Scream my name, She said, Insane, Never be the same…), il se lâche d’autant plus que les morceaux sont globalement bien plus énervés qu’à l’accoutumée. Les guitares se saturent, la batterie se fâche, ce qui donne un ton bien plus dur que sur les précédents albums, surtout quand on pense au très policé Access to the second floor. Du coup, les compos les plus catchy sont sur-boostée et Sexypop nous délivre quelques bombinettes bien senties, et les 3 premiers titres de l’album laissent présager d’un album des plus efficaces.

Hélas, 3 fois hélas, malgré les évolutions dans le son et la démarche du groupe, l’album ne décolle jamais. Pourtant, le groupe s’essaye à quelques expérimentations pour changer les habitudes : si la fin très noise et burinée de Insane fonctionne pas trop mal, l’espèce de post-rock ethéré d’Harmony laisse froid. On retrouve ça et là quelques passages stoner (Rememberance, Rock’n Roll is our way), des touches emo-rock sur In front of this line ou Any Change (ndr : non, aucune mèche Vivelle Dop à recenser; emo-boy fan de My Chemical Romance, passe ton chemin !) qui contribuent à donner un peu de diversité à l’ensemble, mais les compositions manquent de relief, et les titres passent sans vraiment susciter l’enthousiasme.
Qu’il n’y ait pas de malentendu : Il n’y a pas en soit de mauvais titres sur ce Never be the same (à part peut-être Harmony), seulement ils ont le tort de ne pas vraiment marquer, ce qui est peut être le plus grand défaut de cet album de Sexypop. Le groupe est bon, leur musique est sympa, ils sont capables d’écrire de sacré tubes (Over, Rock’n Roll is written on my bones), pas de doutes. Pourtant, malgré une réelle volonté de faire du rock’n roll, la sauce ne prend pas, et c’est d’autant plus dommage que le début de ce Never be the Same semblait plus que prometteur.