Chairlift – Does you inspire you

Does you inspire you‘ est un album sur lequel il faut se pencher attentivement, un crayon à papier fourré dans la bouche et un bloc note dans la main, le cerveau bouillonnant et l’air réfléchi. Ce n’est pas simplement un espèce de cercle dur et rayonnant où le simple fait de passer l’ongle dessus pourrait l’écorcher; c’est un objet de culte issu d’un solide raisonnement et d’un travail acharné, actuellement en méchante agonie.

Dans la même veine qu’Yeasayer ou MGMT, ces télésièges de Chairlift entrelacent d’un faux air joyeux la rêverie inconsciente et l’innocence stimulée tout en gardant un calme serein, à la limite de l’inquiétant. Et bizarrement, ça a un petit goût amer de marshmalos grillés arrosés d’un peu de punch ultra sucré et ultra acide.

Mais surtout, comment peut-on ouvrir si majestueusement un album avec une chanson aussi puissante que ‘ garbage ‘, aux paroles un peu crados commençant comme un rêve futuriste et minimaliste lentement entraîné par la douce voie feutrée de Caroline Polachek, qui se révèle prédatrice par la suite? Puis les influences fusent avec quelques airs asiatiques dans ‘ Planet Health ‘, rendant la chanson irrésistiblement pop et convaincante; et avec l’original ‘ Don’t Give a Damn ‘, titre planant délicieusement maîtrisé et cramponnant, précédé par ‘ Make Your Mind Up ‘, morceau claquant au refrain excessivement excitant où frapper du pied frénétiquement devient une obligation.

L’on se fait lentement happer par cette science presque exacte autour de cette fluctuation faussement inoffensive à laquelle, inconsciemment on s’attache s’en pouvoir s’en décrocher. On m’avait pourtant bien dit que la musique était une drogue.

Au final, un album démesurément bien saucissonné, tellement pop que le reste en devient dégueulasse.