John Frusciante – The Empyrean

The empyrean commence comme une éloge funèbre. Tortueux, sinueux, mélancolique. Instrumental. Un long solo posé sur un matériel mélodique épuré. ‘Before the begining’ est donc la rampe de lancement du nouvel album de John Frusciante. Les plaintes lascives de sa gratte nous rappellent qu’il n’est pas seulement le compositeur d’un groupe qui peine à se renouveler. Et ça continue encore et encore, c’est que le début, d’accord ? D’accord. Avec ‘Song to the siren’, emprunté à Tim Buckley, en toute humilité et sobriété. Jusqu’ici je pensais qu’il chantait pour coller quelque chose sur sa musique, pour faire style/genre. Sur ‘Song to the siren’, c’est juste hallucinant de vérité. Il devient cette véritablement cette chanson.

‘Unreachable’ reprend quelques codes des Red hot à la sauce Frusciante. C’est à dire sans exagération, avec une classe et une élégance que n’a jamais eu et n’aura jamais ce péteux d’Anthony Kiedis. Voilà qui est dit. On se rend compte qu’en fait c’est bien Frusciante qui porte, de par son indéniable talent de compositeur et de création le groupe Californien qui a, au moins pour utilité, de pouvoir lui permettre de financer ses enregistrements.

The empyrean est à l’image de sa pochette. Multiple. Première Bizarrerie ‘Dark Light’, et son côté pop éthérée, discret, avec sa boite à rythme, qui décolle de façon sublime en son milieu en forme de final somptueux. On a beau chercher les tubes, on ne les trouve pas vraiment. Tant mieux peut être, quoique ‘Enough of me’ pourrait me faire mentir, avec notamment une partie inspirée d’Under the bridge, relecture personnelle dirons-nous. Retour au solo torturé et embrumé sur la fin.

Puis, ‘Central’. Le morceau le plus « rock » de l’album. Il possède une énergie qui ne demande qu’à se libérer, mais qui doit attendre la fin pour finir dans un dernier et puissant éclat. Puis, on remballe avec ‘After the ending’. Echo plaintif à ‘Before the begining’.

Ce Frusciante nouveau ne respire pas la joie de vivre, c’est le moins que l’on puisse dire mais vient encore une fois confirmer qu’un chanteur ne fait pas un groupe, et remet (s’il en est réellement besoin) les choses à leur place : Frusciante EST les Red Hot, et montre qu’il s’en sort probablement aussi bien sinon mieux sans les autres.