Brand New ✖︎ Backstage By The Mill ✖︎ Paris

Cela faisait quelques années que Brand New répondait aux abonnés absents. Autant d’années que les puristes et les emokids pleuraient devant leur chaîne hi-fi en espérant un hypothétique retour.
Et puis sans prévenir, le groupe revient avec Mene, et annonce une tournée européenne … qui passera par la France. PRAISE THE LORD ! Devant le succès de cette date, ni une ni deux, Alternative Live nous en propose une seconde, à la rentrée cette fois. De quoi satisfaire les fans hardcores, mais aussi les retardataires (dont je faisais partie).

Brand New, c’est les réminiscence de mon adolescence. Un genre de paradis perdu qui rappelle un temps révolu et maintenant, bien lointain. Mais c’est pour toutes ces raisons, sinon plus, qu’il était indispensable de se rendre à cette date. Pour retoucher à la grâce d’une musique vraie et sincère.

Et puis il y avait aussi Basement, LA nouvelle sensation grunge qui fait trembler de joie les fans du genre, presque majoritaire ce soir-là. Mais ce fut sans compter sur la botte en touche de leur camion, laissant le groupe en rade en Allemagne. Dommage les gars, ça aurait été cool de se rencontrer. Rendez-vous en 2016 !

La soirée fut donc placée sous le signe de la mélancolie avec Brand New only, qui commence sur les chapeaux de roues avec Sink, extraite de son dernier album en date, Daisy. Lancinant, plein de rage contenue, le son de Brand New se fait de plus en plus nerveux au fil des chansons, maintenant une tension constante malgré quelques intermèdes emopunk catchy (The Archers Bows Have Broken, I Will Play My Game Beneath The Spin Light, Mix Tape). Ils nous rappellent nos belles heures boutonneuses et raisonnent dans bon nombre des personnes présentes ce soir-là, qu’elles ne bougent que la tête ou sautent tels des petits cabris, sourires aux lèvres.

Les choses sérieuses commencent lorsque les premières notes de Degausser sont entonnées. Les cris déchirants se mêlent aux murmures des voix de Jesse et Vincent ainsi qu’aux guitares, agonisantes. Dès lors, le concert prendra une toute autre tournure, plus intense, plus brute, la salle entière se laisse emportée dans le tourbillon Brand New. Un pot pourri de sentiments diffus transpercent le public lorsque Limousine (MS Redbridge)commence, poussant à la transe lors de ses « I love you so much, but do me a favor baby, don’t reply. Because I can dish it out, but I can’t take it.« . Cependant, c’est une Jesus Christ des plus mémorables qui tirera les larmes du public et, d’un seul homme, nous crierons avec Jesse les fameux « We all got wood and nails, and tongue-tied at hate factories« .

Brand New nous achèvera avec Luca, toujours du même album, et toujours autant sinon plus prodigieuse que sa version studio. Les frissons me traversent encore en pensant à ce break guitare/voix qui vibrait dans l’obscurité, plein de fragilité. Le calme avant la tempête.

Le rappel restera dans la même veine, touchant de sincérité (Play Crack The Sky) et de férocité (Mene). Une You Won’t Know magistrale bouclera la boucle, une seconde et dernière claque qui confirme la supériorité de The Devil and God Are Raging Inside Me, mais aussi le potentiel mélodique de Brand New, ainsi que sa débordante sincérité de sa musique. Il n’y aurait pu avoir de meilleure fin pour cette soirée placée sous le signe de l’exaltation des sentiments. Un très beau cadeau.

[Remerciements à Alternative Live]