calexico edge of the sun chronique

Calexico – Edge Of The Sun

Difficile de bouder le travail d’un groupe aussi consistant et éminemment respectable, mais l’americana métissée de Calexico prend un petit coup de vieux sur ce huitième album. Doucereux sur les bords, mièvre, parfois emprunté, ‘Edge Of The Sun‘ est le disque plan-plan que l’on redoutait depuis quelques temps, celui qu »Algiers‘ aurait pu être sans une poignée d’excellentes chansons et une éloquence que l’on ne retrouve pas assez ici.

Reste le savoir-faire de Joey Burns et John Convertino, entourés d’une myriade de collaborateurs dont Ben Bridwell de Band Of Horses (discret sur le single ampoulé ‘Falling From The Sky‘), le barbu d’Iron & Wine (convaincant sur ‘Bullet & Rocks‘), Neko Case (la jolie seconde voix de ‘Tapping On The Line‘) ou encore l’espagnol Amparo Sanchez, ancien comparse de Manu Chao qui vient faire son clandestino sur la resucée cubano-mariachi ‘Cumbia De Donde‘. Un titre qui rappelle évidemment les années fantaisistes du groupe période ‘The Black Light‘, ‘Hot Rail‘ et ‘Feast Of Wire‘, pas foncièrement désagréable mais voué à rester une sorte de ‘Crystal Frontier‘ ou de ‘Güero Canelo‘ de seconde main. Même tarif pour ‘Coyoacan‘, visiblement inclus pour justifier le lieu de l’enregistrement de l’album (Mexico) et qui ne propose qu’une redite compétente de vieux morceaux comme ‘Minas De Cobre‘ et ‘El Picador‘. Mais ‘Edge Of The Sun‘ déçoit principalement pour le côté chat mouillé de ses ballades, ‘When The Angels Played‘ galérant pour ressusciter le Bob Dylan de ‘Desire‘, ‘Miles From The Sea‘ et ‘Woodshed Waltz‘ ramant loin derrière Wilco, la fin du disque parvenant malgré tout à aligner un triplé de chansons vraiment plaisantes histoire de rattraper le coup.

Un coup de moins bien pas très inquiétant dans l’absolu – le tout se laisse écouter et reste élégant – mais entre des cojones toutes molles, du rabâchage convenu et une production étudiée, Calexico donne l’impression de ressasser sa musique en mode best of pour un public lambda ne connaissant pas ses meilleurs albums. Une chose est sûre, celui-ci n’en fait pas partie.