Royal Blood ✖︎ How Did We Get So Dark

Royal Blood est sûrement la plus grosse sortie rock des 3 dernières années. Les voici à nouveau prêt à croquer la Terre à coups de tubes. Encore ? On balance le morceau titre dès le premier morceau, on claque les choeurs à base de wouhou, ça fait moins de 3.30 et c’est déjà dans les têtes. La sauce est déjà résumée, à croire que le mot efficace a été pondu pour résumer leur son. Une basse sonnant comme une gratte, des titres où les couplets sonnent comme des refrains et chaque chanson donne l’impression d’avoir déjà été entendu quelque part. Deuxième disque mais est-ce que les deux bros au sang royal ne font déjà pas dans le réchauffé ?

Si vous aimez truc, vous aimerez machin…

Rouleau compresseur dès le premier disque avec des premières parties de mastodontes pour Foo Fighters ou Queens of the Stone Age, les deux zozos n’ont pas enclenché le mode automatique pour autant. L’usine à tubes sous les 4 minutes ne connaît pas d’accident de parcours lors des 10 titres mais le duo ne se contente pas de foncer tout droit en déroulant. Plus groovy et pop dans son approche, il essaie d’expérimenter quelque chose qui évoque… MUSE. La voix, le son de la guitare, l’envie de conquérir le monde, les potes de Matt Bellamy ne sont jamais bien loin d’un album qui diffère un poil du précédent sans perdre son auditeur. Pour un résultat pas toujours à la hauteur. Sachant que Mike Kerr nous conte encore le bottin et que Ben Thatcher s’évertue à taper sur sa batterie aussi subtilement que Donkey Kong, le duo s’en sort mieux lorsqu’il essaie de nous en mettre plein la gueule.

Une « She’s Creeping » pop mais bof pour une « Lights Out » au refrain massue et sa batterie BIM BAM BOOM et un Yeahhhhh fédérateur. Les tubes sont moins puissants, même si péteradants, ont du mal à rivaliser avec les cartouches de 2014. Comme les dispensables « Look Like You Know » et « Don’t Tell« . Bien sûr pour la promo et pour le fun, les Royal Blood ont testé des choses en studio. Comme la fameuse technique des micros à clapets promue par Bowie et Visconti sur « Heroes« . Mais qui aura l’indécence de certifier qu’on sent la présence de ce procédé dans le son ?

Coincé dans son nouveau statut privilégié de groupe à Zenith, les deux anglais envoient donc une nouvelle rasade de rock trop bien produit et trop facile à retenir. Hélas comme sur le premier, il est compliqué d’y trouver une profondeur une fois passée les premières écoutes et le soufflé se dégonfle rapidement. Ce qui ne veut pas dire que vous n’aurez pas les morceaux en tête ou que les salles ne seront pas pleines.