The Smashing Pumpkins ✖︎ ATUM – Act 1

Qu’il est facile de mourir pour un artiste. Enfin, surtout les artistes au sommet. Ça vous laisse une légende implacable. Pas le temps de vieillir, de devenir moche, de faire des titres de merde. Ha, il l’a eu belle le Kurt Cobain ! Parti au sommet, comme sa cervelle dans la pièce. En mode victime depuis la reformation des Smashing Pumpkins, Corgan se plait à nous rappeler qu’il est le cerveau (encore en place) d’un des plus grands groupes de rock encore en activité. Mais il ne suffit pas de s’en convaincre pour convaincre tout le monde.

Alors avec « ATUM », c’est notre cher Billy Corgan qui revient en mode « opéra rock » de 3 albums qui doivent faire le lien avec « Mellon Collie » et « Machina ». Autant dire l’héritage implacable d’une période 90//2000 aux allures d’âge d’or du rock avant fermeture définitive. Vous savez mon amour continu et irrationnel de l’artiste, malgré ses albums à la qualité variable, parfois vendus au poids « Cyr », parfois vendus aux souvenirs « Shiny And Oh So Bright, Vol 1 ?», parfois vendus à l’oubli « Oceania » pour se dire qu’au final, « Zeitgeist » (toujours absent des plate-formes de streaming) n’était pas si mal !

 

Oui parce que dès la première écoute, on s’inquiète. L’intro « Atum » s’avère lente et peu intéressante (on repassera pour la délicatesse et l’inspiration de Mellon Collie). Les envolées de guitares sonnent comme un vieux rock 70’s entendu et ré-entendu avec son clavier débraillé pendant 3mn 32. Qu’il en soit ainsi, le père Billy, pardon, William Patrick Corgan semble vouloir nous emmener dans un nouvel univers. Celui de l’ennui. Au bout de 4 titres, on se dit que rien ne ressort, tout semble sur un même tempo tout en continuant de multiplier les chœurs horripilants qui semblent être la nouvelle marotte du grand chauve. D’ailleurs dans « opéra rock », y’a pas le mot « rock » ou c’est comme Skyrock, c’est pour la déco ?

 

J’ai pardonné beaucoup de choses au groupe et j’ai toujours essayé de trouver des choses positives dans les sorties précédentes mais les arrangements musicaux finissent d’achever un album peu inspiré. Et si on pense au choc « Adore » et l’accueil très mitigé du public de ce superbe album à l’époque, tout quidam avait le loisir d’apprécier les singles « Ava Adore » ou encore « Perfect » et les plus spécialistes pouvaient apprécier la prise de risque d’un groupe au sommet.

 

Ici, on tire, on tiiiiiiire encore l’écoute et on finit par halluciner en se rendant compte que l’honnête single « Beguiled » ne figure même pas sur l’album et que pas un seul vrai titre issu de l’acte 1 n’aura servi de single annonciateur de la catastrophe qui nous attendait. Un concept marketing fort surprenant vous en conviendrez ! Le groupe finira même d’achever l’auditeur sur le titre « Hooray! » et ses arrangements entre Charlie Oleg et Richard Gotainer. Un titre qui ramène aux années 80 et qui ferait un sacré générique pour un dessin animé. Un reboot de Boumbo est-il prévu ? Car ce serait parfait !

NOTE FINALE
Vieillir, c'est chiant.
C’est dire des conneries comme être en concurrence avec les plus grandes pop stars mondiales. Pour la sortie marketing de l’album oui, pas pour la qualité musicale. Soyez rassuré(e)s, si vous n’avez pas aimé, William vous rappellera que c’est parce que vous n’avez rien compris. Peut-être serait-il temps d’arrêter de faire la popote en interne et rappeler des directeurs artistiques et producteurs dignes de ce nom pour arrêter de creuser une tombe qu’il ne cesse vouloir agrandir. Appuyant toujours un peu plus sur ses mauvais choix passés, de la longueur des albums aux arrangements musicaux très douteux  (vivement les mêmes de Billy "retirez-moi ce synthé"), on comprendrait presque, désormais, pourquoi les rééditions de Machina ne sortent toujours pas. Manière habile et mercantile de retenir les fans et leur nostalgie à une potentielle source de revenus finale si l’on continuait sur cette trajectoire.
Un milieu d'album "Hooligan", "Steps In Time" presque honnête.
Il manque un vrai producteur.
Faut arrêter la synthpop.
Les choeurs à l'overdose.
Les apports inexistants de Jimmy et James.
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