Whitney ✖︎ Light Upon The Lake

Signés chez Secretly Canadian (SUUNS, The War On Drugs ou Antony and the Johnsons) Les gars de Whitney sortent, en ce début de Juin maussade leur premier album. Nouveaux venus sous ce nom, mais pas totalement inconnus pour autant, le groupe étant constitué de deux anciens Smith Westerns (sur trois), groupe pop indé de Chicago dissout fin 2014. Max Kakacek (guitare) et Julien Ehrlich (également ex Unknown Mortal Orchestra à la batterie) fondant en effet ce projet.

Un départ canon…

 

L’album pourrait se résumer à la formule « de l’art de tout donner dès le premier titre ». En effet, l’enjôleur « No Woman », premier single du groupe, est, osons, parfait. Ballade folk-pop à la fois légère et maîtrisée à la perfection, où l’innocence (en trompe l’oeil) ne peut laisser de marbre. En apparence, car on sent derrière la composition de la chanson que l’apparente innocence du titre est induite par les arrangements et la prod définitivement typée 70’s. Mais ça marche, et diablement bien. On espère alors 30 minutes de haute volée.

… Une suite un peu boulet

Là est bien le problème puisque malgré tous leurs efforts, la suite, bien que de bonne qualité, se résumerait presque, en étant légèrement mauvais esprit, à l’attente. On retombe dans un folk indé conventionnel, sans grand éclat. Alors oui, « Golden Days », « On My Own » et « Red Moon » s’en tirent plutôt bien et « No Matter Where We Go » fait office de très bon single, dans un style plus rock, mais le niveau de « No Woman » n’est jamais atteint de nouveau. Son souvenir reste en bouche tout l’album, et un goût de nostalgie au rappel de ce titre rend les autres morceaux assez fades en comparaison.

Whitney dessine donc un bon premier album, en trompe l’oeil cependant, où l’innocence et l’apparente candeur des premières minutes laissent ensuite place à un album sans réelle surprise. Un album qui passe tout seul, un peu trop, puisque finalement, le seul titre qui restera réellement en tête sera celui qui ouvre l’album. Dommage, car certaines parties guitares en arpèges et quelques cuivres bien sentis font plutôt bien le travail sur l’ensemble, qui manquera peut-être de spontanéité et de relief pour définitivement nous charmer.