DMA’s ✖︎ How Many Dreams ?

Si on te dit Rock australien, comme tout le monde, tu vas nous répondre : AC-DC , Midnight Oil , Nick Cave ou peut-être INXS…plus récemment sans aucun doute Tame Impala mais il est clair que tu ne t’attendras certainement pas à trouver un groupe originaire de Sydney qui plonge la Britpop dans le bain du 21e siècle…et pourtant…

Si leur premier album Hills End  sorti en 2016 et acclamé dans leur pays natal fleurait bon la Britpop à grosse guitare (Timeless, Lay Down, Too Soon…) et contenait déjà un hymne à reprendre en choeur avec Delete , la sortie deux ans plus tard de For Now montrait déjà un groupe prêt à se tourner vers un son plus grand publique et leur valut une reconnaissance au Royaume Uni et la possibilité d’enregistrer un MTV Unplugged sur leur île d’origine.

 

En 2020, c’est donc en toute logique que le groupe se retrouvait aux studios RAK de Londres en compagnie de Stuart Price à la production pour The Glow, un troisième album qui incorporait intelligemment des influences plus électroniques dans leur musique et notamment un amour assumé pour le son Madchester et en point d’orgue de leur tournée une captation live à l’O2 Academy  Brixton où les 5000 spectateurs reprennent en choeur tous les mini-hits des Aussies.

 

L’heure est donc déjà au quatrième album pour Tommy O’Dell, Johnny Took  et Matt Mason qui poursuivent ici tranquillement leur trajectoire de groupe indie pop touchant un publique de plus en plus large.

How many Dreams ? suit donc le chemin de son prédecesseur, toujours enregistré aux studios RAK de Londres, la formule DMA’s s’affine ici encore un peu plus et les éléments électroniques viennent se fondre aux riffs de guitare et aux refrains parfaitement pop avec une facilité quasi-écœurante.

 

 

Il serait assez aisé de reprocher des tas de choses à DMA’s , oui les thématiques des chansons tournent beaucoup autour des relations aux autres et principalement amoureuses, oui le groupe est toujours sur le fil du sirupeux sur les mid-tempos (Dear Future, 21 Year Vacancy) mais tout est toujours fait avec tellement de sincérité que ça passe à chaque fois et qu’on se retrouve à écouter cet album encore et encore.

Et puis évidemment, il y a cette voix ! Tommy O’Dell est sans conteste l’un des chanteurs pop les plus doués de sa génération et serait capable de capter un auditoire dans n’importe quelle condition avec sa nonchalance typique de faux Lad. Et ce n’est pas notre récente entrevue avec le groupe à Bruxelles qui nous fera écrire le contraire, la densité du son proposé les faisant s’aligner à six sur scène avec une belle cohésion et un Tommy généreux et toujours juste.

 

 

Le groupe se permet même une petite surprise en clôture d’album en nous assenant un De Carle qui vient célébrer leur amour que l’on retrouvait déjà en pointillé pour la culture Rave. On  découvre donc avec plaisir un esprit Primal Scream fin 90’s pour un titre qui fera immanquablement penser à une célèbre collaboration d’un certain frangin G. avec les Chemical Brothers et qui présage de bonnes choses pour le futur.

 

 

Il s’agit une fois de plus d’une franche réussite pour les plus anglais des australiens et on souhaite pour eux une reconnaissance internationale à l’image de leur succès au Royaume Uni où le disque se classe dans le haut des tops indé. Well done guys.

 

4
un sens de la pop inné
une voix qui nous embarquerait même en chantant le botin
sur le fil du pompeux parfois
des thématiques manquant de variété
l'énergie des débuts fait défaut
4