Frankie and the Witch Fingers ✖︎ Data Doom

Découverts en catimini, les Frankie and the Witch Fingers sont devenus rapidement les pourfendeurs d’un rock US psyché et speed qu’on pensait réservé aux Osees ou à Ty Segall. Défoulant, surprenant et agité, leur nouvel album est une énième preuve de leurs étonnants talents.

Comment s’assurer qu’un groupe nous plait ? Par exemple en les voyant deux fois en live sur un mois et ne pas se lasser la moindre minute. Au détour du Pointu Festival comme lors d’une date à Hossegor à l’Île du Malt, nous avons pu ramasser notre mâchoire. Deux sets qui montrent l’alchimie en place de quatre membres soudés comme la main d’un Simpson et qui ne semblent jamais s’user ou lasser. Une réputation et une renommée faite à la force du poignet. Un cap est clairement franchi depuis l’album ZAM sorti en 2019 et à l’heure des compteurs, ce millésime est déjà le septième volet de leurs aventures ! Data Doom est donc encore une fois la preuve sur disque que ce groupe sait y faire lorsqu’il s’agit de faire fuzzer des guitares, nous faire sautiller au rythme des percus et travailler nos cordes vocales via des cris aigus. Dès l’intro, ‘Empire‘ sonne la charge d’un son plus lourd et frontal avant d’intégrer un pas de côté funky plus proche de leur style habituel. Suffisamment dansant et fun pour emballer le disque en cinq minutes.

La curiosité de ce disque est de démarrer la plupart des titres sur une base très classique avant de l’emballer. C’est cette étincelle et leur sens du groove qui fait de cet album une réussite mais les premières écoutes peuvent décevoir. La production est elle au rendez-vous avec un son clair et puissant pour chaque instrument, ce qui n’est pas toujours garanti avec l’esthétique lo-fi du genre. Dans les curiosités, on retiendra ‘Mild Davis’ supporté par une base de synthés ou le rollercoaster ‘Sister System‘ qui fonce à 150 dans les virages. Intensité et virtuosité sont les maîtres mots de l’ensemble des compos, le tout avec une facilité déconcertante.

Pour remarquer la particularité des Frankie face à leurs ainés et voisins de scène, il faut se laisser apprivoiser et tomber dans la frénésie de leurs titres. Oublier les ressemblances, leur accorder le temps qu’ils méritent et il y a peu de doutes que vous ne succombiez pas à votre tour à leur sorcellerie.

NOTE FINALE
Derrière des ressemblances évidentes à des groupes contemporains, il serait mal de juger de prendre Les Frankie and The Witch Fingers pour un groupe de covers. Energiques, endurants et attachants, leur Data Doom nous embarque. Encore.
Toujours aussi fun.
'Empire', comme bon résumé du disque.
La production impeccable.
Moins frappant que le précédent.
3.5