INTERVIEW – SASAMI

Après avoir été derrière les instruments d’une bonne partie de la scène de Los Angeles, Sasami a commencé une carrière solo en 2019. Elle est de retour avec Squeeze le 25 février et tu as intérêt à être prêt !

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Hey Sasami, comme nous sommes en visio, où es-tu ?

Je suis à Los Angeles ! J’étais à Seattle encore récemment. Quand j’ai commencé à écrire mon album, j’étais sur la côte sur une île de Washington. Mais c’était il y a un moment déjà.

A propos de ton nouvel album, Squeeze. L’album précédent était très rock et plus intime. Comment as-tu pensé à intégrer ses nouvelles idées, références musicales et genres différents dans le nouvel album ?

Mon premier album était l’équivalent de mon journal intime J’utilisais l’écriture et l’enregistrement pour traiter de mes expériences personnelles.. Squeeze, c’est comme si j’étais un auteur de science-fiction et que c’était ma première nouvelle. J‘ai écrit intentionnellement pour l’auditeur. En essayant de créer une expérience émotionnelle, un monde pour chaque chanson, menée par des sons et des émotions. Par opposition à une simple vision autobiographique et personnelle.

Mode Néo-Métal activé.

J’ai relu certaines interviews que tu as faites pour le premier album. Tu as appris à écrire des chansons et à jouer de la guitare sur le terrain.

Exactement. J’ai l’impression qu’au fil des années, j’ai été un organe dans le corps de quelqu’un d’autre. J’ai joué du clavier, fait des harmonies, joué de la batterie ou fait de la trompette en studio. J’ai donc un éventail de compétences plus solide pour faire ma propre musique. 

J’ai écouté les reprises et les chansons que tu as sorti ces deux dernières années et même ta reprise de Toxicity était acoustique. Comme Squeeze est un vrai virage au niveau sonore, quand as-tu décidé que tu voulais la jouer heavy ?

Après avoir été en quarantaine pendant si longtemps, j’ai connu un sentiment de désespoir. Une envie d’être connecté avec les gens et cela m’a poussé à être plus extrême. J’ai tellement envie de partager cette expérience avec les gens. Je veux que ce soit aussi déstabilisant et direct que possible. Cela m’a poussé à prendre les décisions les plus extrêmes.

Les chansons plus lentes et éthérées, j’y ai mis des cordes pour ajouter de l’intensité. Et celles qui sont plus intenses et violentes, j’ai recruté le batteur de Megadeth. Pour être aussi extrême que possible.

En parlant des featurings sur ce disque, comment envisages-tu la version live et le groupe qui va avec ?

La boucle est bouclée : à la fin de ma dernière tournée, le son devenait de plus en plus lourd. Je savais que je voulais faire un album comme ça pour le prochain. Juste avant de commencer à écrire, j’ai vu le groupe Barichi en live et j’ai été vraiment ému par leur son. La double pédale surtout. Comme je voulais incorporer des éléments métal dans mon album, je suis resté en contact avec le groupe et maintenant ils vont venir en tournée avec moi. J’aime beaucoup le fait que j’y pensais depuis l’écriture et que nous allons pouvoir l’interpréter comme ça en live.

Tu as produit l’album dans le nouveau studio de Ty Segall, n’est-ce pas ?

Il a construit un studio à Topanga pendant la pandémie. On discutait et je cherchais quelqu’un avec qui enregistrer. Il est tellement weird et théâtral que je me sentais vraiment à l’aise pour m’aventurer sur ce nouveau territoire avec lui.

Et il a aussi l’habitude de jouer avec différents personnages, genres et groupes.

Exactement. J’ai beaucoup réfléchi à la façon dont j’allais le jouer et à la façon dont je voulais créer un vrai paysage sonore. C’est très dynamique et je pense que Ty et moi pensons les choses de la même manière. C’était donc un bon point de départ pour travailler sur l’album et c’est seulement le deuxième album qui est sorti après son Harmonizer sorti l’été dernier.

Comment pouvez-vous décrire la construction d’un morceau comme Say it ?

J’ai commencé par la boîte à rythmes. Je voulais qu’il soit très mécanique et industriel. J’ai utilisé le même processus pour les autres chansons de l’album : j’ai commencé par un instrument puis j’ai ajouté la mélodie vocale et les paroles plus tard. Alors que sur mon premier album, tout se passait en même temps. C’était facile pour moi de faire des morceaux lourds, métalliques, industriels, instrumentaux. Mais je ne voulais pas crier dessus obligatoirement. C’était vraiment un défi de trouver un moyen d’ajouter des « chansons » à ces instrumentaux. J’ai essayé de construire un monde instrumental avec des instruments spécifiques pour me connecter à certaines émotions.

Je savais que je voulais que ce soit très brut et froid. Ces sons durs de boîtes à rythmes seraient bons et ces guitares anguleuses et distordues et ces basses claquées seraient un clin d’œil à Korn et au néo-metal. En plus, je prenais des champignons lorsque je faisais certaines de ces chansons et cela m’a aidé à être dans un état de flippe supplémentaire. (rires)

Attention au coup de fatigue.

Sur ce disque, ta voix semble plus sûre et apporte plus de chaleur. Comment l’as-tu abordée ?

Le premier album était en quelque sorte juste pour moi. C’était très personnel. Je ne chantais pas du tout pour le monde. Alors que sur cet album, c’est beaucoup plus extraverti et beaucoup plus orienté vers l’extérieur que vers l’intérieur.

Malgré sa violence parfois et son orientation sonore, j’ai ressenti cet album comme un album feel good. Facile à écouter du début à la fin.

Je pense que ça fait partie de mon passé de professeur de musique. Je sais comment garder l’attention de quelqu’un pendant 40 minutes. Parce que chaque fois que vous avez un cours de musique, c’est comme ça. J’ai pensé à cela en faisant l’album, je me suis promis de le garder intéressant mais aussi de ne pas le rendre trop douloureux. A l’origine, je voulais faire un album heavy et en travaillant dessus, j’ai réalisé que c’était peut-être un peu trop abrasif et je voulais faire une expérience qui soit belle, saine et que tu puisses écouter d’une traite sans que tes oreilles ne tombent. Ça faisait vraiment partie du plan.

Je ne voulais pas que ce soit comme un film d’horreur. Je voulais que ce soit plus comme le film Parasite. Un mélange d’horreur, de romantisme et de comédie noire. Il n’y a pas que des gens qui se font taillader par des couteaux tout le temps.

 

Parlons de la couverture et de l’aspect visuel de l’album. C’est Andrew Tom Huang qui s’en est chargé et qui a travaillé avant avec Bjork et FKA Twigs. Comment avez-vous collaboré ?

C’est l’un de ces moments bizarres. Instagram et les médias sociaux sont tellement toxiques que tu veux arrêter de les utiliser et retourner dans le monde réel. Mais une fois de temps en temps, quelqu’un d’incroyable vous tend la main et vous vous connectez sur Instagram. Ce qui n’arriverait jamais autrement, surtout dans des moments comme celui-ci parce que vous ne rencontriez personne dans la vie réelle en confinement. Nous sommes tous deux fans du travail de l’autre. Puis nous avons découvert que nous étions tous deux originaires de Los Angeles. Nous avons grandi dans le même quartier et nous vivons à proximité l’un de l’autre. Nous avons donc pu nous rencontrer à la plage pendant la pandémie et il a accepté d’aider et de réaliser l’alter-égo visuel des éléments sonores de l’album. Il a commencé à travailler avant même que je ne finisse. Cela m’a aidé à me concentrer parce que sa vision était incroyable. Donc grâce à ça, je pense que je vais rester sur Instagram comme si c’était une relation abusive.

Tu as toujours vécu à Los Angeles. La scène artistique de la ville vit un changement culturel depuis des années. As-tu remarqué une vraie évolution sur le plan musical ?

En grandissant à LA et en revenant ici après avoir fait une école de musique classique, j’ai trouvé que c’était très humble et ouvert à l’expérimentation. Il y a tellement de groupes de tous niveaux, tout le monde veut monter un groupe ici. Sinon, personne ne vivrait ici. Tout le monde veut faire un film, de la musique ou autre chose.

Il y a beaucoup d’opportunités et j’ai pu me permettre d’être vraiment nul pour beaucoup de groupes différents avant de devenir bonne. Je ne savais pas ce que je faisais. Il faut passer par ce processus et je pense que quand on vient d’une petite ville, il y a moins de gens avec qui collaborer. Mais à L.A., il y a tellement de gens et tout le monde veut faire de la musique, alors on peut être dans quatre groupes en même temps. C’est un grand espace, comme si beaucoup de banlieues étaient mélangées ensemble. Donc il y a beaucoup d’espaces DIY qui sortent de nulle part et c’est pourquoi j’ai été plus exposé à la musique rock DIY et pas à des groupes comme Built To Spill ou Pavement.

Parlons des concerts. Je t’ai déjà vu trois fois à Paris. En tête d’affiche au Supersonic, au Pitchfork Festival et en acoustique en première partie de King Tuff. Dans des formes différentes donc mais tu glisses toujours des blagues, des réflexions entre les chansons. Quelles sont vos interactions les plus drôles avec le public ?

Oh mon dieu. Le concert de King Tuff était complètement fou. On a dû s’arrêter parce qu’il faisait tellement chaud qu’on allait mourir. On parle de ce show tout le temps. Les concerts à Paris sont géniaux. Les Parisiens détestent tout le monde, mais ils adorent le rock. Ils aiment le rock plus que quiconque. Si tu joues du rock et que tu viens de Californie, tu es comme Dieu à Paris.

Quand tu joues en solo, il n’y a rien d’autre. C’est juste toi et ta guitare, bien sûr. Donc c’est facile de remplir l’espace avec ce que tu as dans la tête. Et je pense aussi qu’à cause de mon expérience de professeur, je ressens cette responsabilité de garder l’attention des gens. C’est aussi une peur de perdre l’attention des gens parce qu’en tant qu’enseignant, vous êtes traumatisé par les enfants. Perdre le contrôle de la salle, en quelque sorte. À ce moment-là, j’étais prêt à sacrifier ma dignité pour maintenir l’ordre. Maintenant, j’ai juste engagé un groupe de métal pour qu’ils puissent faire du bruit entre les chansons. Pour moi, c’est bien mieux pour tout le monde.

Je viens de découvrir que ton frère était le chanteur de Froth. Je les ai interviewés sur le premier disque. Ont-ils quelque chose de prévu prochainement ?

Joo Joo a un studio d’enregistrement avec son ami Thomas et il se contente surtout de produire en ce moment.

Quelle est la dernière chose qui t’as fait rire ?

J’ai rematé tous les vieux épisodes de Sex in the City. Je n’ai pas vu les nouveaux, mais les anciens sont géniaux.

J’ai lu que tu souhaitais faire un album pour les enfants. Tu penses que Squeeze est celui-là ?

Oui, je pense qu’on n’est jamais trop vieux pour être stressé. Ça pourrait être une vidéo Youtube : quand les enfants découvrent la musique, leur première double grosse caisse. Les enfants regardent du porno sur leur téléphone dès qu’ils ont trois ans maintenant. Donc je pense qu’ils sont assez matures pour ce disque. (rires)

Quelle est la première pensée quand vous pensez à Squeeze ?

Je pense à Korn que je viens de voir il y a deux jours au stade des Giants à Los Angeles. Il y avait beaucoup de slap bass et j’ai adoré ça. Quand je pense à mon album, j’ai envie d’avoir des basses claquées dans la figure, sur le plus grand nombre de chansons possible. Ce que j’aime dans le néo metal, c’est qu’il n’est pas trop sérieux. C’est amusant et putain de ridicule. Je regardais Jonathan Davis : il entre sur scène en jouant de la cornemuse, en portant une jupe en cuir et des dreadlocks dans un putain de stade à guichets fermés.

Sasami est géniale et fun, tout comme son dernier album. Allez-y, amusez-vous avec et jouez-le encore !

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Sasami started a solo career in 2019 but has been nearly everywhere in the LA scene before. She is back with Squeeze and you better be ready!

Hey Sasami, as we are speaking to each other through a cam, where are you?

Based in Los Angeles! I was just in Seattle for a bit lately. When I started writing my album, I was like on the coast, on an island in Washington but it was a while ago already.

Speaking about your new album, Squeeze. The previous record was really rock driven and more intimate. How did you thought about all the new ideas, musical references and different genres you wanted to put in in the new record?.

Squeeze is almost like me as a fantasy sci-fi author and it’s the first novel that I’ve ever written. My first album is like my diary entries that got released before I was able to publish a book or something. Because when I made my last album, I was really just using the process of songwriting and recording to process my own personal experiences

Whereas on Squeeze, it’s much more intentionally for the listener and trying to create an emotional experience, a world for each song, led by sounds and emotions. As opposed to my personal autobiographical experience.

Nu Metal Mode activated.

I read again some interviews that you did on the first record and you learned to write songs and playing guitar on the get-go with the over bands that you were playing into. And you are also learning new stuff from the first.

Exactly. I feel like over the years I’ve been an organ in someone else’s body. I’ve played keys, singing harmonies or playing drums in different bands, I’ve played French horn in the studio: I’ve always done all these things. Then, I have a stronger skill set to have my own vision and make my own music. So, I definitely came into this album with all of this.

I was listening to the covers and songs you have released the last couple of years and even your Toxicity cover was acoustic. As Squeeze is a sonic shift, when did you decide you could go heavy and raw?

After being in a quarantine for so long, there’s a feeling of desperation to be connected with people and I feel like that pushed me to be more extreme. I’m so longing to share this experience to the people. I want it to be as unsettle as possible and as direct as possible. That pushed me to make something that’s pretty extreme in every direction.

The songs which are more slow and more ethereal, I put strings on it. And the ones that are more intense and violent, I hired the Megadeth drummer. To be as extreme as it could.

Talking about the featurings you have on this record, how do you think about the live version of it and your future band?

It’s a full circle because at the end of my last touring cycle, the sound was getting more and more heavy. I knew that I wanted to make a heavy rock album for the next one. Right before I started writing, I saw the band Barichi and I was really emotionally moved by the sound. The double kick pedal for example. As I wanted to incorporate some elements of metal into my album, I kept in touch with the band and now they’re gonna come on tour with me. I really like the fact the intentions were there since the beginning and that we will be able to execute everything live.

And I read that you produce the album by yourself and recorded it at the new Ty Segall studio, right?

He built a studio in Topanga during the pandemic. We were talking and I was looking for someone to record with, and I just think that he is like, so weird and theatrical and really also extreme with how heavy his music is. I felt really comfortable to stretch out into this new territory with him.

And he’s also used to play with different personas, genres and bands.

Exactly. I was thinking a lot about how I would perform it live and wanting to create a landscape. That’s very dynamic and I think Ty does a similar thing. So it felt like a good place to start working on the album and it’s only the second album which has been released after his Harmonizer last summer.

How can you describe the the constriction of of track like Say it?

I started with the drum machine beat. I wanted it to feel very mechanical and industrial. I used the same process for the other songs of the album: I started with an instrument, and then added the vocal melody and the lyrics later. Whereas on my first album, it all happened at the same time. It was easy for me to make heavy, metal, industrial, instrumental tracks. But I didn’t want to scream on them, so it was definitely a challenge to find a way to add songs to these instrumentals. I tried to build an instrumental world with specific instruments to connect to certains emotions.

I knew that I wanted to say it to be very raw and cold. These harsh, drum machine sounds would be good and these angular distorted guitars and slap bass will be a right nod to Korn and nu metal. Also, I was experimenting with mushrooms when I was making some of these songs and it helped me be extra freaked out.

A « Feel Good » record?

On the record, your voice sounds stronger and brings more warmth. How did you approach it?

The first album was kind of just for myself. It was very internal. I wasn’t singing out into the world at all. Whereas on this album, it’s much more purposefully extroverted and much more purposefully reaching out as opposed to looking in.

It sounds weird but I felt this record as a feel good album. Easy to hear from top to bottom as you are full of it and tired at the end.

I think that’s part of my background being a music teacher. I’m aware of how to keep someone’s attention for 40 minutes. Because every time you have a music class, it’s like this. I was thinking about that doing the album, I promise to keep it interesting but also not make it too painful. Originally, I wanted to make a entirely heavy rock album and as I was working on it, I realized that it was maybe a bit too abrasive and I wanted to make an experience that was pretty, wholesome and that you could make it to the end without your ears going off. That was definitely the part of the plan.

I didn’t want to be completely a horror film. I wanted it to be more like the movie Parasite. It mix scary, romantic and dark comedy. It’s all over the place. It’s not just like people getting slashed by knives the whole time.

Let’s talk about the cover and the whole visual aspect of the album. It’s Andrew Tom Huang who’s in charge and worked previously with Bjork and FKA Twigs. How did you collaborate?

It’s one of those weird moments. Instagram and social media are so toxic you want to stop using it, enter the real world and leave it. But once in a while, someone amazing reaches out to you and you connect on Instagram. What would never happen otherwise, especially during times like this because you weren’t meeting anyone in real life. We are both fan of each other’s work and we connected online. Then we found out that we were both from the same part of Los Angeles. We grew up in the same area and then we kind of live close to each other. So we were able to meet up during the pandemic at the beach and he agreed to help and direct the visual counterpart of the sonic elements of the album. He started working on the art and visuals before I even finished. It helped me come into focus on because his vision was amazing. So thanks to that I think I’ll stay on Instagram like it’s an abusive relationship.

You always lived in Los Angeles. The city art scene is living a cultural shift for years. Did you notice a proper evolution musically speaking?

Growing up in LA and moving back here after going to classical music school, I found it to be very unpretentious and an open place for experimenting. There’s so many bands of every level, everyone wants to start a band here. Or no one would live there. If they didn’t want to be making something everyone wants to be making a film or making music or something.

There’s a lot of opportunities and I was able to be really shitty for so many different bands before I could get good. I played guitar and bass, and drums and synths, I didn’t know what the fuck I was doing. You have to go through that process and I think when you’re from a smaller town, there’s just fewer people to collaborate with. But in LA there’s so many fucking people and everybody wants to make music so you can be in four band at the same time. It’s a big space, like a lot of suburbs mixed together. So there’s a lot of DIY spaces always popping up and this is why I was more exposed to DIY rock music and not stuff like Built To Spill or Pavement.

Let’s talk gigs. I already saw you three times in Paris. Headlining at Supersonic and for Pitchfork Festival and opening for King Tuff. You are always saying jokes, reflexions between songs. What are your funniest interactions with the audience?

Oh my gosh. That King Tuff show was fucking insane. We had to stop because it was so hot we were gonna die. We talk about that show all the time. Paris shows are great. Parisian people hate everyone but they love rock. They fucking love rock more than anyone. If you play rock music and you are from California, you’re like God in Paris.

When you’re playing solo, there’s just like no other. It’s just like you and your guitar, of course. So it’s easy to the fill the space with whatever is in your brain. And I think also because of my experience as a teacher, I feel this responsibility to keep people’s attention. It’s also a fear of losing people’s attention because as a teacher, you get traumatized by children. Losing control of the room, kind of. At that point, I was willing to sacrifice my dignity to maintain order. Now I just hired a metal band so they can make noise in between the songs. For me, it’s much better for everyone.

I’ve just discovered that your brother was the singer of Froth. I interviewed them on the first record. Do they have something scheduled soon?

Joo Joo has a recording studio with his friend Thomas and he’s been mostly just producing right now.

What is the last thing that made you laugh?

I’ve been watching all the old sex in the city episodes. Genius. I haven’t seen the new ones, but the old ones are iconic.

I read that you, you were supposed to do one for the kids. Do you think Squeeze is this one?

Yeah, I think that you’re never too old to get stressed. It could a Youtube video: when kids are discovering music their first double kick drum. Kids are watching porn on their phones when they’re three years old now. So I think they’re fine. We need to stop bathing babies.

What is the first thought when you are thinking about Squeeze?

I think about Korn I’ve just saw two days ago at the Giants stadium in Los Angeles. There was a lot of slap bass and I loved it. When I think about my album, I just want to get slap bass in my face on many songs as possible. What I love about nu metal is that it’s not too serious. It’s fun and fucking ridiculous. I was watching Jonathan Davis: he enters the stage playing the bagpipe, wearing a leather skirt and dreadlocks in a fucking sold-out Stadium. 

Sasami is great and entertaining, so is her last album. Check it out, have fun with it and play it again!